Dernière mise à jour le 9 août 2022
La loi autorise le gérant de SCI à démissionner à tout moment sans justifier sa décision par un motif légitime. Les statuts ne peuvent lui interdire ce droit. Toutefois, ils peuvent prévoir les modalités de démission. Par exemple, ils peuvent prévoir l’obligation d’accomplir un préavis, ou de donner le motif de sa décision. Ils peuvent également prévoir une clause de non-concurrence à la SCI. Les détails.
La législation est claire sur le sujet. À tout moment, le gérant de société civile immobilière peut mettre fin à son mandat. Pour cela, il n’a pas à donner des raisons légitimes.
De ce fait, les statuts ne peuvent prévoir de clauses empêchant le gérant de démissionner. De même, ils ne peuvent pas prévoir la démission à l’accord des associés et des co-gérants.
Toutefois, la démission du gérant ne doit pas intervenir au mauvais moment. Par ailleurs, elle ne doit pas être déposée dans l’intention de nuire à la SCI. Si tel est le cas, le gérant peut être contraint de payer des dommages et intérêts. Sauf s’il arrive à prouver qu’il ne peut plus exercer sa fonction et que cette démission lui cause aussi un préjudice.
Afin de ne pas perturber le fonctionnement et la bonne gestion de la société civile immobilière, les statuts peuvent aménager des clauses non contraignantes qui encadrent la démission. Ils peuvent ainsi conditionner la démission à l’accomplissement d’un préavis ou à la motivation de la décision.
Enfin, les statuts peuvent prévoir une clause de non-concurrence. Si le gérant exerce une activité identique à la SCI, il ne doit pas faire de la concurrence déloyale. À titre d’exemple, il ne peut pas débaucher des salariés de la SCI ou l’un de ses clients.
Le gérant de SCI peut démissionner de façon volontaire (par exemple pour convenances personnelles) ou forcée. Dans ce second cas, sa démission est motivée par un événement qui l’empêche d’exercer sa fonction.
En principe, les causes d’une démission forcée sont liées à la personne du gérant :
Si la loi autorise le gérant à démission sans motiver sa décision, elle interdit la démission tacite. Autrement dit, la démission doit être claire, explicite et exempte de toute contrainte ou violence.
La loi ne prévoit aucune forme particulière pour la notification. Toutefois, il est recommandé d’informer l’ensemble des associés et des éventuels co-gérants par l’envoi d’une lettre recommandée avec accusé de réception. La décision prend effet dès réception de la lettre, sauf clauses contraires des statuts. Pour rappel, la démission n’est pas tributaire de l’accord des associés ou des co-gérants.
Dès lors que la démission est notifiée, le gérant ne peut plus se rétracter. Excepté s’il arrive à prouver qu’il a pris sa décision sous la contrainte. Dans ce cas, la société est tenue de l’indemniser, car la démission est en réalité une révocation.
La démission du gérant, qu’elle soit volontaire ou forcée, n’entraîne pas la cessation des activités ou la dissolution de la société civile immobilière. Toutefois, elle a pour conséquence le changement de gérant, autrement dit la nomination d’un nouveau dirigeant. Si le gérant démissionnaire était nommé par les statuts, cela implique une modification statutaire avec toutes les formalités que cela implique.
Après la notification, le gérant convoque les associés à une assemblée générale extraordinaire pour voter la nomination d’un nouveau gérant. À cet effet, les conditions de quorum et de majorité définies par les statuts doivent être respectées. En cas de silence des statuts, l’unanimité des associés est requise.
À l’issue de cette assemblée générale extraordinaire, un procès-verbal entérinant la décision est rédigé. Celui-ci est approuvé et signé par l’ancien et le nouveau gérant.
Pour informer les tiers de la nomination du nouveau gérant, un avis de modification doit être publié dans un journal d’annonces légales situé dans le département du siège social de la SCI. Cette formalité est réalisée dans le mois qui suit l’assemblée générale extraordinaire.
Pour être valable, l’annonce doit contenir les informations suivantes :
Toujours dans le délai d’un mois après l’assemblée générale extraordinaire, un dossier de demande d’inscription modificative doit être déposé auprès du tribunal de commerce compétent. Plusieurs pièces justificatives doivent être jointes à la demande, à savoir :
Si le nouveau gérant est une personne morale, un original de l’extrait K-bis daté de moins de trois mois remplace les deux dernières pièces justificatives citées plus haut.
Par ailleurs, les noms des représentants légaux de la personne morale doivent apparaître dans le procès-verbal de l’assemblée générale extraordinaire ainsi que dans l’avis de modification publié dans le journal d’annonces légales.
Par Romain Laventure
Secrétaire Général de Kandbaz, en charge du pôle juridique, Administrateur du Synaphe (syndicat professionnel de l’hébergement d’entreprise)