Dernière mise à jour le 13 février 2023
L’autoentreprise ou microentreprise est un régime bénéficiant de nombreux avantages. En effet, outre un allègement des formalités de création, l’autoentrepreneur est également exonéré du paiement de plusieurs taxes normalement dues par les entreprises. Qu’en est-il de l’autoentrepreneur ? Le paiement de la taxe d’apprentissage est-il obligatoire ? Les réponses dans les lignes qui suivent.
La taxe d’apprentissage est un impôt collecté par l’Urssaf auprès des entrepreneurs chaque début d’année. Elle est destinée à financer les formations professionnelles et technologiques des salariés afin d’améliorer leur performance et leurs compétences. Versée aux centres de formations d’apprentis (CFA), aux sections d’apprentissage (SA) et aux collectivités territoriales lors de la déclaration des rémunérations via la déclaration sociale nominative (DSN), cette taxe concerne les personnes physiques et morales qui répondent aux conditions suivantes :
De même, les sociétés soumises au régime des sociétés de personnes ou impôt sur le revenu, les groupements d’intérêt économique exerçant une activité commerciale, artisanale ou industrielle ainsi que les coopératives agricoles sont assujetties à la taxe d’apprentissage.
Une partie de la taxe d’apprentissage (13 %) est directement reversée aux écoles choisies et répondant aux critères établis par la loi ; et l’autre partie (87 %) est collectée par l’OPCO (Opérateur de Compétence) pour être redistribuée aux CFA.
Certaines dépenses peuvent être déduites de la taxe d’apprentissage. Il s’agit de :
La taxe d’apprentissage est calculée sur la base de la masse salariale brute du mois précédent. Autrement dit, elle est calculée sur le montant total des salaires soumis à la cotisation de la sécurité sociale et sur les avantages en nature versés par l’entreprise (indemnités, primes, gratifications, etc.).
Le taux de la taxe d’apprentissage en France métropolitaine ainsi que dans les départements d’outre-mer est de 0,68 %. En Alsace-Moselle, le taux est de 44 %.
La taxe est composée de deux parts :
Les entreprises employant plus de 250 salariés doivent payer une contribution supplémentaire à l’apprentissage (CSA) dont le taux est de 5 %, en plus de la taxe d’apprentissage.
Comme dit plus haut, la déclaration de la taxe d’apprentissage se fait via la déclaration sociale nominative ou DSN. Elle doit intervenir au cours du mois suivant la période d’emploi rémunérée. Deux cas sont possibles :
L’auto-entrepreneur est un travailleur individuel qui travaille à son propre compte. Il ne dispose généralement pas de personnel. Légalement, il n’a pas l’obligation légale de s’acquitter de la taxe d’apprentissage, sauf cas exceptionnel. Néanmoins, il peut choisir de payer une contribution à la formation professionnelle pour son apprentissage, quel que soit son secteur d’activité. Elle est payée tous les mois ou tous les trois lors de la déclaration du chiffre d’affaires de l’autoentrepreneur. Si l’autoentrepreneur exerce une activité libérale, la taxe d’apprentissage est collectée par l’Urssaf. S’il exerce une activité commerciale ou artisanale, alors la taxe est versée à la sécurité sociale des indépendants.
Pour bénéficier d’une formation professionnelle, l’autoentrepreneur doit déposer un dossier composé de plusieurs justificatifs auprès de l’association de gestion du financement de la formation des chefs d’entreprise :
Le remboursement du coût de la formation s’effectue en moyenne entre quatre à cinq mois à partir du dépôt du dossier.
Bon à savoir ; la contribution à la formation professionnelle est calculée sur le chiffre d’affaires, mais le taux dépend du type d’activité exercée par l’autoentrepreneur. Soit 0,10 % du CA pour une activité de prestation de services commerciale et d’achat-vente, 0,20 % du CA pour une prestation de service libérale et 0,30 % pour une activité artisanale.
Si l’autoentrepreneur ou microentrepreneur est exonéré de taxe d’apprentissage, il reste soumis à d’autres charges sociales et fiscales, à savoir :
En somme, l’autoentreprise est un régime fiscal et social avantageux qui permet au porteur de projet de bénéficier de nombreux allègements fiscaux, dont l’exonération de la taxe d’apprentissage. Néanmoins, l’autoentrepreneur reste assujetti à d’autres impôts et taxes.
Par Romain Laventure
Secrétaire Général de Kandbaz, en charge du pôle juridique, Administrateur du Synaphe (syndicat professionnel de l’hébergement d’entreprise)
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