Dernière mise à jour le 22 août 2021
Il arrive qu’une société ait besoin de plus de fonds pour fonctionner correctement, ou du moins, pour perfectionner son mode de production. Dans ce contexte, les associés jouent un rôle considérable en contribuant au développement de l’entreprise. À cet effet, il existe plusieurs types d’apports, à savoir l’apport en numéraire, l’apport en industrie et l’apport en nature. Pour ce dernier, certaines conditions sont à respecter. Pour en savoir plus, voici tout ce qu’il faut retenir au sujet de cet apport !
Outre l’apport financier et en industrie, l’apport en nature des associés contribue considérablement à la constitution et au bon fonctionnement d’une entreprise. En effet, il désigne l’ensemble des moyens permettant de faciliter la mise en place de la société à l’exception de l’argent et du savoir-faire des fondateurs. Il peut s’agir de matériels informatiques, de locaux professionnels, de véhicules ou encore d’une plateforme sur la Toile. L’apport en nature est souvent conseillé comme alternative intéressante aux associés ne souhaitant pas investir financièrement lors de la formation d’une entreprise.
L’apport en nature se présente sous plusieurs formes, à savoir :
À priori, il est possible de procéder à un apport en nature à tout moment, que ce soit lors de la création ou au cours du développement de l’entreprise. Bien entendu, il s’agit de la démarche la plus simple pour augmenter la valeur du capital social de la société efficacement et facilement. À cet effet, toute personne physique liée à la société est en mesure de faire un apport en nature à condition de respecter certains critères. Par rapport à ces derniers, l’investisseur doit répondre aux « conditions de capacité » imposées par les dispositions du Code de commerce français. Pour ce faire, l’associé ou l’actionnaire en question doit être majeur et disposer d’une capacité juridique. L’exercice par la tutelle ou la curatelle de l’apporteur en nature peut aussi être envisagé, mais sa réalisation dépend du statut de l’entreprise. Outre cela, une personne morale est également autorisée à investir en apport en nature dans le cas où les associés de l’entreprise l’ont accepté majoritairement.
L’apport en nature est avant tout une option dédiée aux associés désirant effectuer un investissement souple au cours de la création d’une entreprise. Cette procédure leur permet d’obtenir des actions dans la société fraîchement créée. Les biens susceptibles de faire l’objet d’un apport en nature sont variés. De plus, il s’agit d’une alternative intéressante pour l’investisseur ne pouvant pas réaliser un apport en argent.
Outre cela, l’apport en nature permet d’obtenir un avantage sûr quant au lancement de l’entreprise. L’associé qui s’est investi peut tirer profit du placement qu’il a fait. Ceux qui ont procédé à ce mode d’investissement disposent également d’un certain droit de décision dans la société. Parallèlement, ils perçoivent des bénéfices en fonction de la valeur de l’apport en nature qu’ils ont donné.
Après avoir effectué un apport en nature, l’investisseur bénéficie d’un avantage particulier par rapport à sa position au sein de la société. Les droits relatifs à cette démarche se présentent en deux catégories en fonction du statut de la société.
La réalisation d’un apport en nature se fait en plusieurs étapes. La première consiste avant tout à établir la valeur de l’investissement ou des biens en question. Cette démarche est souvent confiée à un commissaire aux apports. Elle permet de limiter les risques de préjudices et d’erreurs causés à l’encontre de l’entreprise et de l’actionnaire-apporteur. Autrement dit, elle consiste à prendre en compte tous les tenants et aboutissants du bien afin que son évaluation soit réalisée de la manière la plus juste.
Par la suite, l’associé effectue un transfert de propriété du bien vers la société bénéficiaire. Cet engagement doit être précisé dans un contrat écrit dûment signé. L’existence d’un tel accord peut également être mentionnée dans un contrat d’apport ou dans les statuts de l’entreprise.
Enfin, l’entreprise bénéficiaire prend possession dudit bien et peut en user comme elle le souhaite. À partir de ce moment-là, le transfert de propriété est effectif. En plus de l’investissement à proprement parler, cette démarche signifie que la société prend connaissance des risques liés à l’exploitation du bien donné.
Les droits sociaux octroyés à la suite d’un apport en nature sont définis en fonction de la valeur du bien donné. Plus l’apport est d’une grande valeur, plus les droits de l’actionnaire ou de l’associé sont importants.
Par ailleurs, les droits sociaux perçus par l’investisseur se divisent généralement en deux catégories, à savoir :
Les règles relatives à la réalisation d’un apport en nature dépendent des dispositions des statuts de l’entreprise concernée. À cet effet, chaque type de société impose ses propres conditions concernant le mode d’exercice d’un apport mobilier ou immobilier.
Ci-après le fonctionnement au sein des différentes formes de société :
Il est important de savoir que l’acceptation d’un apport en nature engage aussi la responsabilité de l’entreprise. Ce type d’apport est souvent lié à des risques que la société doit éviter. Il s’agit par exemple des cas d’existence de « vices cachés » ou lorsque les informations sur le bien sont erronées. En effet, il se peut que l’investisseur ne déclare pas certains défauts ou contraintes liées au bien, mais qui peuvent impacter les bénéfices perçus. Le cas échéant, les autres associés sont autorisés à dénoncer l’apporteur en nature afin de lui demander une indemnisation du préjudice causé. Il en est de même pour le droit contre « l’éviction ». Ici, l’entreprise ne doit rencontrer aucune contrainte de la part de qui que ce soit lors de l’utilisation de l’apport en nature. Dans ce contexte, l’associé-apporteur peut être attaqué en justice par les fondateurs de l’entreprise dès lors qu’il empêche le bon déroulement de l’exploitation du bien.
Tout comme les autres types d’investissement, l’apport en nature est une option intéressante pour l’associé désirant accroître ses droits et profits au sein d’une entreprise. Toutefois, bien qu’il s’agisse d’une opération simple, son exécution nécessite le respect de certaines règles procédurales.
Par Romain Laventure
Secrétaire Général de Kandbaz, en charge du pôle juridique, Administrateur du Synaphe
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