Dernière mise à jour le 24 septembre 2021
Le redressement judiciaire est une procédure collective qui s’applique aux entreprises en cessation de paiement. Autrement dit, leur actif réalisable à court terme (trésorerie, comptes clients, placements, etc) ne suffit pas à payer leur passif exigible à court terme (dettes fiscales, dettes sociales, dettes fournisseurs, découvert bancaire, emprunt de moins d’un an, etc.).
Demandée volontairement 45 jours après la cessation de paiement ou imposée au dirigeant de l’entreprise à la demande d’un créancier ou sur ordre du Procureur de la République, cette procédure demande que certaines conditions soient remplies avant que l’ouverture ne soit publiée.
Comment ouvrir une procédure de redressement judiciaire ? Quelles sont les conséquences et les issues possibles ? Les réponses dans cet article.
Conformément à l’article L. 631-4 du Code de commerce, le redressement judiciaire est une procédure obligatoire pour le débiteur qui est en état de cessation des paiements depuis plus de 45 jours, dès lors qu’il n’a pas, dans ce délai, demandé l’ouverture d’une procédure de conciliation.
Le redressement judiciaire concerne :
Il est réservé aux entreprises en état de cessation de paiement, mais dont la situation n’est pas définitivement compromise.
Ainsi, le redressement judiciaire est mis en place afin de permettre la poursuite de l’activité, le maintien de l’emploi et l’apurement du passif.
Bon à savoir : pour une EIRL, les dispositions régissant la procédure de redressement judiciaire ne s’appliquent qu’au patrimoine qui fait l’objet de la demande.
L’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire peut être demandée par le dirigeant de l’entreprise dans un délai de 45 jours après la cessation des paiements s’il n’existe aucune procédure de conciliation.
Pour ce faire, le dirigeant doit déposer une demande auprès du tribunal compétent :
La procédure de redressement judiciaire peut également être initiée par un créancier ou demandée par le Procureur de la République. Dans tous les cas, l’ouverture de la procédure est soumise à deux conditions :
Dès lors que ces conditions sont réunies, le tribunal va rendre un jugement d’ouverture de redressement judiciaire qui va débuter par une période d’observation.
L’ouverture de la procédure de redressement judiciaire entraîne la suspension des poursuites. Par ailleurs, les créances antérieures à l’ouverture de la procédure ne peuvent plus être payées. Par contre, celles nées après le jugement d’ouverture ou de la période d’observation pour les besoins de la procédure, et celles en contrepartie d’une prestation doivent être payées à leur échéance.
Bon à savoir : les créanciers de l’entreprise en redressement judiciaire doivent être consultés dès lors que l’une des conditions suivantes est remplie :
Elle dure 6 mois au maximum, renouvelable trois fois sans dépasser 18 mois. L’entreprise continue ses activités au cours de cette période. Un bilan économique et social est réalisé afin d’envisager la mise en place d’un plan de redressement judiciaire.
Le jugement ouvrant le redressement judiciaire fixe la date de cessation des paiements qui peut être antérieure à celle du jugement d’ouverture, dans la limite de 18 mois. Il nomme également les différents organes compétents pendant la période d’observation, soit :
La période d’observation se termine par quatre issues possibles :
Cette procédure collective a des conséquences à la fois sur le dirigeant, les salariés et les créanciers.
Les pouvoirs du dirigeant sont limités. Pour les actes importants, un contrôle est instauré. Ainsi :
Par Romain Laventure
Secrétaire Général de Kandbaz, en charge du pôle juridique, Administrateur du Synaphe (syndicat professionnel de l’hébergement d’entreprise)
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