Dernière mise à jour le 29 octobre 2021
Le capital social n’est pas figé. Il est possible en effet de l’augmenter ou de le réduire en cours de vie selon la situation et les besoins de l’entreprise. Dans le cadre d’une augmentation de capital, les associés ont plusieurs options. En principe, l’apport en nature est l’une des options les plus couramment choisies.
Voyons dans cet article comment se passe une augmentation de capital par apport en nature.
Le capital social fait partie de l’identité d’une entreprise. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est mentionné dans les statuts et sur tous les documents au nom de l’entreprise.
Sur le plan juridique, le capital social représente les apports effectués par les associés au moment de constitution de la société pour lancer les activités. Il est composé d’apports en numéraire (somme d’argent) et d’apports en nature (biens mobiliers et immobiliers). En contrepartie de sa participation, l’apporteur reçoit des droits sociaux dans la société.
En cours de vie sociale, les associés peuvent réaliser de nouveaux apports pour augmenter le capital et supporter le développement de l’entreprise. Entre autres, ils ont la possibilité d’effectuer des apports en nature.
En principe, l’augmentation de capital par apport en nature se réalise par l’apport d’un bien mobilier ou immobilier par un associé fondateur ou un nouvel investisseur. Le bien apporté doit être cessible et avoir une valeur pécuniaire. Dans les deux cas, une évaluation du bien doit être réalisée afin de connaître la valeur de l’apport et attribuer à son apporteur les droits correspondants.
L’évaluation du bien peut être réalisée par les associés si sa valeur n’excède pas 30 000 € (Décret n° 2010-1669 du 29 décembre 2014). De même, si la valeur totale des biens ne dépasse pas la moitié du capital social de l’entreprise, les associés peuvent eux-mêmes procéder à leur évaluation. Auquel cas, la nomination d’un commissaire aux apports est obligatoire.
Dans le cas d’une évaluation par les associés, ceux-ci sont responsables solidairement de la valeur qu’ils ont attribuée aux apports pendant cinq ans.
Attention. La surévaluation d’un bien est punissable par la loi. En effet, l’article L.241-3-1 ° du Code de commerce stipule que « toute personne qui attribue frauduleusement à un apport en nature une évaluation supérieure à sa valeur réelle est punie d’un emprisonnement de cinq ans et d’une amende de 375 000 € ».
Ainsi, même si la désignation d’un commissaire aux apports n’est pas obligatoire, il est conseillé d’en nommer un pour garantir la valeur des apports. Ce professionnel fixera sous sa responsabilité la valeur du bien apporté et déterminera la méthode la plus adaptée pour procéder à l’évaluation.
À l’issue de son évaluation, le commissaire présentera un rapport d’évaluation lequel décria en détail le bien apporté, la méthode d’évaluation utilisée et la véracité de la valeur attribuée.
Bons à savoir :
Toute augmentation du capital — lorsque celui-ci est fixe — est soumise à certaines formalités administratives. l’augmentation par apport en nature n’y pas exception.
Plus généralement, les démarches suivantes sont obligatoires.
L’avis d’augmentation de capital doit mentionner les informations suivantes pour être opposable aux tiers :
Le dossier de demande d’inscription modificative au RCS est composé des justificatifs suivants :
Si le dossier est complet et conforme, le greffier procèdera à l’inscription modificative sur le Registre du commerce et des sociétés. Il inscrira également la mention sur l’extrait Kbis et effectuera une nouvelle publication au Bodacc.
Par Romain Laventure
Secrétaire Général de Kandbaz, en charge du pôle juridique, Administrateur du Synaphe (syndicat professionnel de l’hébergement d’entreprise)
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