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Prêt professionnel : Tout savoir

Lecture en 7mn     Romain Laventure    
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Dernière mise à jour le 27 janvier 2022

Pour assurer la pérennité de son entreprise et développer son activité, les fonds se révèlent indispensables. Il en va de même pour créer sa propre structure. D’ailleurs, pour financer ses besoins en trésorerie, en équipements…, une option se présente aux entrepreneurs : le prêt professionnel. Vous souhaitez en savoir davantage sur cette solution de financement pro particulièrement intéressant ? Définition, avantages, différentes formes…, découvrez tout ce qu’il faut savoir sur le sujet dans cet article.

Prêt professionnel : Tout savoir

Prêt professionnel : de quoi s’agit-il exactement ? Qui peut y prétendre ?

Appelé également crédit d’entreprise, ce prêt constitue une option de financement réservée à ceux qui ont la qualité de professionnel. Ainsi, les créateurs, repreneurs et chefs d’entreprise qui souhaitent recourir à cet emprunt doivent pouvoir justifier de cette condition. D’une manière générale, cela nécessite la transmission de certains justificatifs à l’établissement financier concerné.

Concrètement, un crédit pro s’adresse aux :

  • Indépendants et microentrepreneurs ;
  • Artisans et commerçants ;
  • Agriculteurs ;
  • Professions libérales ;
  • Entreprises individuelles (EI et EIRL) et sociétés commerciales (SARL, SA, SAS…).

Les organismes de crédit peuvent aussi définir d’autres critères d’éligibilité pour l’obtention de cette aide financière.

Notez que même les associations peuvent prétendre à cette solution de financement.

Pourquoi opter pour un prêt professionnel ?

Le crédit d’entreprise est un dispositif de financement très avantageux. Facile à mettre en place, il peut en effet s’adapter aux exigences spécifiques du demandeur et de sa structure. Il faut savoir qu’il varie en fonction des caractéristiques de celle-ci, notamment sa taille (TPE, PME ou PMI) et l’activité qu’elle exerce.

De plus, un prêt professionnel permet de financer plusieurs besoins :

  • Trésorerie (fonds de roulement) ;
  • Équipements (matériels informatiques, machines agricoles, véhicules de transport…) ;
  • Immobiliers (rénovation des locaux professionnels, acquisition d’un entrepôt…) ;
  • Recrutement de personnel ;
  • Projet de digitalisation (création d’un site e-commerce, lancement d’une campagne marketing en ligne…) ;
  • Reprise de parts sociales ou d’une clientèle libérale…

D’ailleurs, en cas de changement au sein de son entreprise, une renégociation du contrat de prêt se montre tout à fait possible. Ce réaménagement peut alors consister en :

  • Une diminution du coût global du crédit avec un taux renégocié ;
  • Une baisse des mensualités avec allongement de la durée du crédit.

En outre, un des principaux avantages du prêt pro réside dans le fait que ses intérêts font l’objet d’une déduction fiscale. De fait, ils sont déductibles de l’impôt sur les bénéfices. Par ailleurs, l’entrepreneur peut fixer librement le délai de remboursement de son crédit pro. Les diverses options en la matière témoignent justement de cette flexibilité.

Enfin, suivant sa capacité financière et son statut juridique, une société a la possibilité de prétendre à différents prêts professionnels. Effectivement, ce terme recouvre un certain nombre de solutions de financement pro, dont le leasing et l’affacturage.

Les différents types de crédits d’entreprise

Comme mentionné auparavant, le prêt aux entreprises se décline sous plusieurs formes. Les détails.

Le crédit bancaire, la forme de prêt professionnel la plus classique

À moyen terme (2 à 7 ans) ou à long terme (7 à 15 ans), le prêt bancaire couvre en général entre 70 et 80 % du besoin. En effet, l’organisme de crédit requiert une participation significative de l’entrepreneur pour supporter les risques. D’ailleurs, pour pouvoir en bénéficier, ce dernier doit en principe fournir des garanties. À noter que la durée de cet emprunt remboursable dépend de l’objet du financement et de son montant.

Les crédits de trésorerie

Il s’agit des prêts à court terme (un à plusieurs mois) qui permettent généralement de faire face à des difficultés de trésorerie. Accordés par les banques, ils servent à combler les besoins urgents comme une dépense imprévue, la défaillance d’un client… Temporaires, ces décalages de trésorerie n’ont évidemment pas besoin d’un financement à moyen ou à long terme.

En tout cas, les options ne manquent pas pour le choix de votre crédit d’entreprise à court terme :

  • Facilité de caisse ;
  • Découvert bancaire autorisé ;
  • Affacturage ou factoring ;
  • Crédit de campagne ;
  • Autres formes de mobilisations de créances (escompte des effets, financement Dailly et MCNE).

Dès lors, selon vos exigences et la situation particulière de votre structure, un prêt de trésorerie peut mieux convenir qu’un autre.

Le crédit-bail

Connu également sous la dénomination de leasing, le crédit-bail permet à une entreprise de disposer d’un équipement pour une durée déterminée en échange d’une redevance. Parfait pour limiter son endettement, ce type de prêt pro lui offre l’opportunité de bien s’équiper à un tarif avantageux et d’exercer son activité de manière optimale. En plus, à l’issue de la période de location, la structure peut devenir propriétaire du matériel en réglant tout simplement sa valeur résiduelle.

Le remboursement d’un prêt professionnel

Proposé à taux fixe ou variable, le crédit d’entreprise est soumis à trois types d’échéances :

  • Prêt amortissable ;
  • Crédit in fine ;
  • Différés d’amortissement (partiel, total ou franchise par tranche).

Une fois tous les fonds versés sur le compte pro ou un compte dédié à l’activité professionnelle de la structure, celle-ci commence à rembourser les mensualités. Toutefois, le contrat peut prévoir un remboursement trimestriel ou annuel, voire un paiement anticipé (avec ou sans indemnités).

Prêt professionnel sans apport : est-ce possible ?

Comme dit plus haut, les établissements de crédit peuvent imposer à l’entrepreneur la réalisation d’un apport personnel. Allant de 10 à 30 % du financement total, cette contribution n’est pas toujours nécessaire. Si vous présentez un projet solide avec un dossier clair, pertinent et convaincant, les banques peuvent vous accorder leur aide. Ainsi, pour mettre toutes les chances de votre côté au moment de votre demande de prêt professionnel, pensez à renforcer vos ressources avec d’autres mécanismes de financement :

Quoi qu’il en soit, pour se faciliter la tâche au maximum et profiter d’un taux des plus compétitifs, n’hésitez surtout pas à passer par un courtier en crédit pro dans votre recherche de l’offre idéale. En outre, même avec la meilleure proposition possible, n’oubliez pas de souscrire une assurance emprunteur.

Auteur

Par Romain Laventure

Secrétaire Général de Kandbaz, en charge du pôle juridique, Administrateur du Synaphe (syndicat professionnel de l’hébergement d’entreprise)

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