Dernière mise à jour le 5 avril 2023
Le dépôt de capital social est une obligation légale pour toutes les sociétés de capitaux. Autrement dit, les SARL, les EURL, les SAS, les SASU, les SA… ainsi que pour les sociétés civiles. D’ailleurs, cette démarche conditionne leur immatriculation au registre du commerce et des sociétés.
En quoi consiste le dépôt de capital ? Quand doit-il intervenir ? Quelle est la procédure à suivre ? Éléments de réponses.
Le dépôt de capital consiste à verser sur un compte ouvert au nom de la société en formation tout ou une partie du capital (les apports en numéraire).
En cas de dépôt partiel, le pourcentage du montant qui doit être immédiatement débloqué dépend de la forme juridique de la société :
Pour les SNC (société en nom collectif) et les sociétés civiles, les modalités de libération sont librement définies par les statuts.
Le reste est échelonné dans les cinq (5) ans qui suivent la création, quel que soit le statut juridique. Le versement du solde peut être réalisé en une ou plusieurs fois après un appel de fonds.
Le dépôt de capital doit être réalisé au moment de la création de la société, avant la rédaction et la signature des statuts définitifs. Ce sont les associés qui s’engagent à réaliser des apports en numéraire qui déposent chacun leur quote-part du capital à la banque. Toutefois, toute personne agissant au nom de l’entreprise (par exemple le représentant légal) et qui a reçu les fonds peut effectuer le dépôt de capital dans un délai de huit jours à compter de leur réception.
Le versement peut se faire par :
Attention, les associés qui déposent leurs apports après ce délai sont soumis à des intérêts de retard dont le montant est calculé au prorata du taux de retard défini dans les statuts.
Une fois le dépôt réalisé, la banque remet une attestation de dépôt de fonds appelé également « certificat du dépositaire des fonds ». Ce document atteste que les fonds ont bien été déposés et enregistrés. Il doit mentionner certains éléments :
L’attestation de dépôt de fonds devra être jointe au dossier de constitution qui sera remis au greffe du tribunal de commerce en vue d’immatriculer la société au registre du commerce et des sociétés.
Toutes les banques traditionnelles proposent le capital social. BNP Paribas, Société Générale, Crédit Mutuel…, le choix doit être mûrement réfléchi, car le compte bancaire devra être conservé pour optimiser la gestion de la société.
Par ailleurs, il est également possible de déposer le capital social dans une banque mobile. La plupart proposent en effet ce service, comme par exemple Qonto. Bien entendu, toutes les démarches se font en ligne pour gagner du temps, y compris la remise des pièces justificatives et la signature du contrat.
Dès lors qu’une banque est agréée par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et qu’elle propose ce service, elle peut recevoir le capital social.
Attention, une banque peut refuser l’ouverture du compte pour le dépôt du capital, notamment si celui-ci est limité au montant minimum, soit 1 €. C’est entre autres l’une des raisons pour lesquelles il est conseillé de choisir un montant plus élevé. En tout cas, quand c’est le cas, il est possible de faire valoir son droit au compte. En outre, les banques mobiles qui proposent le dépôt de capital acceptent tous les profils de clients, même les interdits bancaires.
La banque demande un certain nombre de pièces justificatives au moment du dépôt de capital. Il s’agit de :
Lorsque la société est immatriculée au registre du commerce et des sociétés, elle reçoit son K-bis dans les prochains jours. Ce document reprend toutes les informations qui permettent de l’identifier. À savoir :
Il s’agit donc en quelque sorte de la carte d’identité de la société.
En tout cas, le déblocage des fonds se fait sur présentation du Kbis au banquier. L’exploitation de l’activité peut alors commencer.
Si pour une raison ou une autre, la société n’est pas immatriculée dans les six (6) mois qui suivent le dépôt de fonds, chaque associé peut adresser une requête au président du tribunal de commerce du lieu du siège social lui demandant l’autorisation de retirer le montant de ses apports. Il doit alors se présenter à la banque avec le certificat de non-immatriculation et tous les justificatifs demandés pour retirer ses fonds.
Bon à savoir : si la société est placée en redressement ou en liquidation judiciaire avant que le capital ne soit entièrement débloqué, le liquidateur ou l’administrateur judiciaire peut demander le déblocage des apports en numéraire qui ne sont pas encore libérés.
Par Romain Laventure
Secrétaire Général de Kandbaz, en charge du pôle juridique, Administrateur du Synaphe (syndicat professionnel de l’hébergement d’entreprise)
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