Dernière mise à jour le 7 août 2024
Au moment d’immatriculer votre entreprise, vous devez communiquer une adresse fiscale. Cette information figurera sur l’ensemble de vos documents administratifs et commerciaux tels que les devis, les factures, les contrats, etc. Forcément, elle est importante. Comment la choisir ? Quelles sont les conséquences de ce choix ? Kandbaz fait le point pour vous.
La domiciliation fiscale correspond à la localisation du siège social de l’entreprise. C’est tout simplement l’adresse où l’administration fiscale et les organismes sociaux vous font parvenir les documents officiels inhérents à votre activité professionnelle. Cette adresse est essentielle pour identifier une entreprise. Elle désigne sa nationalité ainsi que la fiscalité qui lui est appliquée. De même, le siège social va définir la législation à laquelle la société va devoir se conformer. Cela impacte également les compétences territoriales des juridictions qui interviennent en cas de litiges.
Les articles 4A et 4B du code général des impôts spécifient les critères de domiciliation fiscale.
Ainsi, sont considérées comme résidentes fiscales en France, et donc redevables de l’impôt sur la totalité de leurs revenus, à moins qu’une convention internationale ne prévoie un traitement différent pour éviter la double imposition, les personnes répondant à l’un des critères suivants :
Il suffit de remplir un seul de ces critères pour être considéré comme domicilié fiscalement en France.
Le choix du domicile fiscal est stratégique. Cette adresse est utile pour connaître le régime d’imposition auquel sera soumis un travailleur indépendant ou une personne morale. Maîtriser la domiciliation fiscale permet de s’acquitter correctement des impôts et taxes, mais aussi de cibler les exonérations possibles et les dispositifs d’aide. Ainsi, elle est capitale pour que le professionnel puisse anticiper les mesures fiscales qui le concernent.
Les entreprises qui s’installent dans certains quartiers du territoire français peuvent par exemple bénéficier d’allègements fiscaux. Ces avantages financiers amènent certains groupes à implanter leur siège social dans une zone plutôt qu’une autre.
Une domiciliation fiscale en France implique d’avoir un siège social dans l’Hexagone. Pour ce faire, plusieurs possibilités s’offrent au créateur d’entreprise.
L’entrepreneur a la possibilité de désigner son adresse personnelle comme adresse fiscale. Mais avant cela, il doit vérifier que le contrat de bail ou le règlement de copropriété ne s’y oppose pas.
Le domicile fiscal peut aussi être l’adresse du local où est exercée l’activité professionnelle (boutique, bureau, entrepôt, atelier, etc.).
Le chef d’entreprise peut souscrire un contrat de domiciliation auprès d’une société agréée. Rejoindre une telle structure lui permet de profiter de nombreux services complémentaires tels que l’accueil physique et téléphonique, l’accès à des salles de réunion, la gestion du courrier, etc. Enfin, il peut intégrer une pépinière ou un incubateur pour disposer d’une adresse fiscale et d’un accompagnement au démarrage de son activité.
Dans certains cas, les entreprises choisissent une domiciliation fiscale ailleurs qu’en France. Cette décision est souvent prise pour profiter d’avantages fiscaux et sociaux. En effet, certains pays proposent parfois des allègements de taxes et de cotisations assez conséquents aux compagnies étrangères.
Cependant, si l’entreprise exerce uniquement son activité en France, l’administration considère la domiciliation fiscale comme fictive. Elle est alors en droit d’exiger le paiement de l’impôt sur les sociétés en France.
Certaines entreprises sont tentées d’établir le siège social à l’étranger, dans un paradis fiscal pour réaliser des économies.
Si cette optimisation fiscale est légale, il ne faut pas la confondre avec l’évasion fiscale qui est illicite. En effet, toute fraude est susceptible d’être sanctionnée. Les condamnations peuvent être fiscales pour l’entreprise et pénales pour ses dirigeants. Pour éviter une telle situation, la personne morale qui souhaite s’implanter à l’étranger doit essentiellement respecter les exigences légales françaises.
Il est parfois difficile de déterminer le régime d’imposition d’une entreprise lorsque celle-ci exerce son activité dans plusieurs pays. Dans ce cas, il convient de se référer aux conventions fiscales internationales. Ces traités visent à empêcher une double imposition par deux pays différents tout en luttant contre la fraude et l’évasion fiscale.
Ces accords internationaux prévalent sur les lois fiscales nationales. En cas de conflit avec le droit interne, c’est la convention internationale qui s’applique. De ce fait, si une entreprise remplit toutes les conditions prévues par la convention pour qu’elle soit considérée comme domiciliée fiscalement dans un autre état, elle ne pourra pas être imposée en France.
Modifier l’adresse fiscale d’une entreprise passe par le transfert de son siège social. Cette formalité consiste à remplir un formulaire M2 (cerfa n°11682*03) et à le déposer auprès du CFE (Centre de Formalités des Entreprises) ou du greffe du tribunal de commerce dont dépend le nouveau siège social. Il doit être accompagné des pièces justificatives suivantes :
Cette modalité s’applique seulement pour les changements de siège social en France. Le transfert d’adresse fiscale à l’étranger ou de l’étranger vers la France suit des procédures spécifiques.
Le principal impact est lié à votre taux de CFE (Cotisation Foncière des Entreprises) puisqu’il est décidé par la commune.
Si vous déménagez en France, vous changerez probablement de centre des impôts, mais cela n’a pas d’incidence sur la fiscalité car elle est la même sur tout le territoire.
Si votre adresse fiscale est dans une zone franche urbaine (ZFU) ou une zone de revitalisation, les exonérations fiscales offertes sont liées à une durée minimale de domiciliation, souvent de cinq ans. Si vous partez avant ce délai, vous serez redevable des sommes que vous auriez dû payer sans les avantages consentis.
Pour faciliter les démarches, il est fortement recommandé de confier le transfert du siège social à une société de domiciliation. En effet, la demande peut se faire en ligne et la prise en charge ne prendra que quelques jours. De plus, le domiciliataire vous propose un large choix d’adresses prestigieuses pour implanter votre adresse fiscale sans avoir besoin de déménager physiquement.
Il faut retenir que la détermination d’une adresse fiscale est soumise à des obligations légales. Un manquement engage des sanctions. C’est pourquoi il est crucial d’effectuer les démarches en bonne et due forme. Et pour cela, il est fortement recommandé de se faire accompagner par des professionnels.
La déclaration de domiciliation fiscale de votre entreprise se fait en même temps que son immatriculation. Pour une mutation d’adresse, vous disposez d’un délai de 30 jours pour signaler le changement auprès du RCS (Registre du Commerce et des Sociétés).
Non, vous ne pouvez avoir qu’une seule résidence fiscale. En revanche, comme vous pouvez avoir des établissements dans plusieurs pays, selon votre activité, vous pouvez être soumis à plusieurs systèmes fiscaux.
L’administration contrôle les documents fournis (attestation, de domiciliation, Kbis, etc.). En cas de doute, ou de signalement d’un tiers, un agent peut se déplacer pour vérifier. L’administration fiscale a également accès à de nombreuses données qu’elle peut croiser pour faire ressortir des anomalies (fichiers RCS, TVA, CFE, CMA, CCI, etc.).
Par Romain Laventure
Secrétaire Général de Kandbaz, en charge du pôle juridique, Administrateur du Synaphe (syndicat professionnel de l’hébergement d’entreprise)
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