Dernière mise à jour le 17 mai 2022
Pour certaines raisons, un ou des associés peuvent vouloir céder leurs titres dans la société. La clause d’inaliénabilité est mise en place dans les statuts afin d’interdire cette transmission. Cela permet de maintenir l’implication des associés fondateurs et de conserver la stabilité de l’actionnariat. Toutefois, conformément à l’article 900-1 du Code civil, alinéa 1er, la clause d’inaliénabilité est conditionnée par un motif sérieux et légitime. Sans cela, elle ne peut avoir lieu.
Qu’est-ce qu’une clause d’inaliénabilité ? Comment elle fonctionne ? Quelles sont les sanctions en cas de non-respect ? Tout ce qu’il faut savoir sur la clause d’inaliénabilité dans cet article.
La clause d’inaliénabilité appelée également clause d’incessibilité est un outil juridique qui interdit — pour un intérêt sérieux et légitime — un associé ou un actionnaire de transmettre ses actions ou ses parts sociales pendant une durée limitée dans le temps.
Cette clause permet de s’assurer que les associés fondateurs restent actifs dans la société pendant un certain temps. Ce qui rassure les investisseurs. Plus encore, elle permet également de contrôler les cessions d’actions, notamment dans les SAS, et ainsi de garder le contrôle les titres de la société.
D’autres clauses peuvent être mises en place au sein de la société afin de maintenir l’actionnaire, en l’occurrence :
Bon à savoir :
En principe, la clause d’inaliénabilité est mise en place dans les SAS. Mais, elle peut également être appliquée dans d’autres formes de sociétés.
Pour être valable, la clause d’inaliénabilité doit être limitée comme on l’a dit :
Elle est valable à partir de la date de signature du document (statuts ou pacte d’associé) dans lequel elle est insérée. À l’issue de ces périodes, l’actionnaire peut disposer de ses actions comme bon lui semble. Il peut alors les vendre ou alors les conserver.
La portée de la clause d’inaliénabilité peut être totale ou partielle. Dans le premier cas, la clause vise l’intégralité des titres de l’ensemble des actionnaires. À l’exception des transmissions ayant pour objet de réorganiser le patrimoine de l’actionnaire concerné.
Dans le second cas, la clause d’inaliénabilité vise certains associés ou actionnaires ou alors certains types de transmissions. Par exemple la cession de titre, la cession de titres à certains tiers, etc. Par contre, la cession des titres à d’autres actionnaires restent possible.
La clause d’inaliénabilité peut être insérée dans les statuts ou dans un pacte d’associé au moment de la création de la société ou en cours de vie sociale. Dans ce dernier cas, sa mise en place doit être approuvée à l’unanimité par les associés étant donné qu’elle entraîne une modification statutaire, sauf disposition contraire des statuts.
Par ailleurs, elle peut également être rédigée au moment d’une cession d’actions. Dans ce cas, elle sera insérée dans le contrat de cession d’actions.
Il est essentiel de porter une attention particulière à la rédaction de cette clause. Auquel cas, les tribunaux risquent de la qualifier de clause léonine en cas de litige. Autrement dit, une clause qui donne des droits disproportionnés à un associé par rapport à ses obligations.
Dans une SAS, la clause d’incessibilité doit contenir les informations suivantes :
Dans ce cas, le contrat devra mentionner les informations ci-après :
En cas de non-respect ou de violation de la clause d’incessibilité, plusieurs sanctions peuvent s’appliquer. Entre autres, la nullité de l’opération si la clause est prévue par les statuts. De ce fait, la cession d’actions ne produit aucun effet juridique.
Si la clause est prévue par un pacte d’associés, les sanctions sont moins lourdes. Elles consistent généralement à payer des dommages et intérêts en faveur de l’actionnaire lésé. Toutefois, celui-ci devra prouver qu’il y a eu préjudice et qu’il y a un lien de causalité entre le dommage causé par la cession d’actions et la violation des clauses du pacte d’associés.
La levée d’une clause d’inaliénabilité est une procédure complexe, soumise à un certain nombre de critères stricts.
Dans le cadre d’une SAS, elle n’est possible qu’en insérant un système de levée de la clause lors de sa rédaction. Par exemple, il est possible de :
Toutefois, sous certaines conditions, un associé peut faire appel au juge pour lever l’inaliénabilité (article 900-1 du Code civil). C’est notamment le cas si :
Par Romain Laventure
Secrétaire Général de Kandbaz, en charge du pôle juridique, Administrateur du Synaphe (syndicat professionnel de l’hébergement d’entreprise)
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