Dernière mise à jour le 27 septembre 2024
Vous rêvez de devenir indépendant, d’être votre propre patron. Vous avez une idée, mais vous avez du mal à franchir le pas et sauter dans le vide. L’autoentreprise est peut-être la solution pour vous. Ce régime simplifié, tant pour la création que pour la gestion, est un bon tremplin pour vous lancer dans l’entrepreneuriat et tester votre concept. Pourquoi et comment devenir auto-entrepreneur en 2024 ? On décortique pour vous le régime de l’auto-entreprise.
L’autoentreprise est un régime spécifique de l’entreprise individuelle. Autrement dit, pour devenir auto-entrepreneur, le chef d’entreprise doit créer une entreprise individuelle (EI). Ensuite, s’il répond aux conditions de l’auto-entreprise, il peut choisir ce régime social et fiscal.
Ce régime a été mis en place pour faciliter les démarches de création et de gestion des TPE (Très Petites Entreprises). Dans l’idée, c’est une formule de lancement qui permet d’évoluer vers un autre statut quand votre activité prend de l’ampleur.
L’auto-entrepreneuriat peut être exercé à titre principal ou secondaire. En effet, vous pouvez créer votre auto-entreprise tout en étant salarié :
Créé en 2009, le statut d’auto-entrepreneur est ouvert à toute personne physique répondant aux critères suivants :
Ce régime s’adresse à de nombreuses activités, qu’elles soient artisanales, commerciales ou industrielles. Les professionnels libéraux non réglementés (par exemple les ostéopathes) peuvent également exercer sous ce régime.
Toutefois, on note quand même quelques restrictions au niveau des professions possibles :
Comme pour toute solution, il y a des avantages et des inconvénients à devenir auto-entrepreneur. C’est à vous de peser le pour et le contre pour savoir si c’est votre meilleure option, selon votre situation.
Il n’est pas possible de déduire les frais professionnels (loyers, achats, etc.) du chiffre d’affaires.
Pour bénéficier du régime de la microentreprise, vous devez respecter certains plafonds de chiffres d’affaires. Les plafonds en 2024 sont :
Par ailleurs, sous certains seuils, vous n’êtes pas assujetti à la TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée). Vous ne la facturez pas, ne la récupérez pas et donc, ne la déclarez pas. Les plafonds à respecter en 2024 sont :
Il existe un plafond de tolérance (seuil majoré) pour la franchise en base de TVA à partir de la deuxième année d’activité :
Dans ce cas, vous continuez à bénéficier du régime pendant l’année en cours. Mais si le dépassement est constaté pendant 2 années consécutives, votre autoentreprise bascule automatiquement au régime de l’entreprise individuelle à partir de la troisième année (il est possible de fermer votre micro entreprise pour créer une société).
En cas de dépassement du seuil de la TVA, vous avez l’obligation d’encaisser la TVA dès le mois de dépassement. Cela implique que vous la facturez, la déclarez et la reversez à l’État. Du coup, vous la récupérer sur vos achats professionnels.
Même s’il s’agit d’une micro entreprise, vous devez préparer votre projet comme c’est le cas pour n’importe quel établissement
Une étude de marché est indispensable pour connaître vos possibilités de développement dans un écosystème composé de vos clients, de vos fournisseurs, de vos partenaires et de vos concurrents. Elle vous permet de déterminer un chiffre d’affaires potentiel.
Si vous avez l’intention de solliciter une subvention ou un financement, il vous sera demandé un prévisionnel d’activité. Étoffé de votre étude de marché, il sera plus crédible.
Si certains métiers sont facilement identifiables (maçon, coiffeur, boulanger, etc.), selon votre activité, vous pouvez rencontrer des difficultés au moment de sélectionner votre code APE (Activité Principale Exercée), également appelé code NAF (Nomenclature nationale d’Activités Françaises).
Si vous ne trouvez pas le bon intitulé, vous pouvez renseigner un descriptif de votre activité qui sera ensuite converti en un code APE. Soyons honnêtes, le résultat de cette attribution n’est pas toujours des plus heureux et vous aurez parfois du mal à faire le lien entre votre code NAF et votre métier réel.
À lire également : quelle différence entre travailleur indépendant et auto-entrepreneur ?
Depuis le 01/01/2023, il faut tout simplement aller sur le guichet unique, géré par l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle), et suivre les étapes indiquées. C’est entièrement gratuit.
Créer une autoentreprise revient à déclarer son activité.
Si vous souhaitez devenir auto-entrepreneur, il est nécessaire de joindre à la déclaration un justificatif d’identité (carte nationale d’identité ou passeport). Il est également possible de se faire assister par un prestataire spécialisé comme Portail auto-entrepreneur. L’accompagnement coûte entre 50 € et 100 €.
C’est le CFE (Centre de Formalités des Entreprises) compétent qui traite le dossier et informe les différents organismes concernés [immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS) ou au répertoire des métiers (RM) selon de la nature de votre activité] . Cette première déclaration doit être réalisée au plus tard 90 jours après le début des activités.
C’est une étape importante, puisque vous ne pouvez pas immatriculer votre entreprise sans lui avoir attribué une adresse. Pour la domiciliation de votre entreprise, vous avez plusieurs options :
C’est un dispositif qui permet d’être exonéré de charges sociales pendant la première année d’activité. Elle s’adresse à un public spécifique (demandeur d’emploi, bénéficiaire RSA, projet situé dans une zone sensible, etc.).
Il permet de profiter pendant 3 ans de l’accompagnement d’un organisme conventionné, par un contrat d’engagement. Pour en bénéficier, il est nécessaire de contacter directement le Conseil régional.
En plus des dispositifs ci-dessus, l’auto-entrepreneur peut également obtenir diverses aides publiques et privées :
Pour connaître vos droits, prenez contact auprès de la chambre de commerce ou des métiers. La plupart des communes disposent également d’un service dédiés au professionnels.
Comme pour toute activité, il est crucial de suivre vos comptes. La réglementation vous impose :
Bon à savoir : pour être conformes, vos factures sont numérotées, se suivent et comportent des mentions légales (date d’émission, date et détail de la prestation, identité du client, votre identité, la mention « EI », votre siret, votre numéro de TVA intracommunautaire ou la mention du fait que vous n’y êtes pas assujetti).
L’auto-entrepreneur a l’obligation légale de déclarer le chiffre d’affaires selon la périodicité choisie (mensuellement ou trimestriellement) et ce, même s’il est nul.
La déclaration et le paiement des cotisations se font en ligne sur l’application mobile « auto-entrepreneur Urssaf ».
En principe, l’auto-entrepreneur est imposé sur son chiffre d’affaires annuel après abattement forfaitaire. Le pourcentage de l’abattement varie en fonction de la nature de l’activité :
Les revenus de l’auto-entrepreneur sont intégrés dans le foyer fiscal. Sous certaines conditions, le micro entrepreneur peut opter pour le versement libératoire avec un taux d’imposition avantageux (1 % pour les activités commerciales ; 1,7 % pour les prestations de service commerciales ou artisanales et 2,2 % pour les activités libérales). Dans ce cas, l’IR est payé en même temps que les cotisations sociales, mensuellement ou trimestriellement.
Comme on l’a dit, les charges sociales en micro entreprise sont nettement moins élevées. Le montant correspond à un pourcentage de votre chiffre d’affaires réellement encaissé. Soit en 2024 :
Pour comparaison, en entreprise individuelle, les cotisations sociales représentent plus de 40 % du chiffre d’affaires.
Par ailleurs, si votre chiffre d’affaires est nul, rappelons-le, vous ne payez pas de cotisations sociales.
Outre l’impôt sur le revenu et les charges sociales, le micro-entrepreneur est également soumis à diverses taxes :
Le montant de cette contribution est proportionnel au chiffre d’affaires. Déterminé par la commune, il diffère donc d’une ville à l’autre. La première année, le micro entrepreneur est exonéré de cotisation foncière des entreprises.
Cette taxe participe au financement des chambres de commerce, des métiers et de l’agriculture. Elle est calculée à partir d’un pourcentage du chiffre d’affaires.
Ce n’est pas parce que vous êtes à la tête d’une « petite » activité que vous pouvez vous passer d’assurance. Ce serait même plutôt l’inverse, car les micro entreprises génèrent des flux modérés qui donnent une trésorerie plus tendue. Elles sont donc souvent plus fragiles face aux aléas. Un sinistre mal ou non indemnisé peut clairement faire couler une entreprise. Vous devez souscrire à minima :
C’est bien dommage, mais les clients n’attendent pas spécialement votre arrivée sur le marché. Vous ne pouvez pas vous contenter de vous laisser porter par la chance, vous devez devenir acteur de votre succès. S’il est vrai que le bouche-à-oreille contribue beaucoup au développement commercial, il faut quand même actionner la machine. Pour déclencher vos premières ventes, vous devez vous rendre visible :
C’est le premier vecteur de recommandation. Au quotidien, vous côtoyez forcément de nombreuses personnes : votre famille, vos amis, vos anciens collègues, votre boulanger, votre opticien, etc. N’hésitez pas à parler de votre création d’entreprise autour de vous. Il est très probable que l’ami d’un ami finisse par avoir besoin de vos services.
La solitude de l’entrepreneur n’est pas un mythe. Pour votre santé mentale, il est vital d’échanger avec d’autres dirigeants sur des problématiques rencontrées ou simplement pour partager de bons moments. Le fait de tisser ces relations vous permet de trouver de nouveaux clients, mais également de développer des partenariats avec des professionnels ayant des activités complémentaires à la vôtre. Pour multiplier les opportunités, plusieurs possibilités s’offrent à vous :
Aujourd’hui, il est de plus en plus difficile de se développer sans internet. Pour ne pas mobiliser des moyens dans le vide, vous devez communiquer selon votre cible. Outre un vocabulaire adapté, vous utilisez les mêmes canaux que vos prospects. Vous leur parlez de façon à ce qu’ils soient réceptifs :
Avez-vous besoin d’un site, avec ou sans blog, même si vous vendez dans un magasin ? C’est à vous de répondre à cette question. Comme pour toute stratégie, vous devez adapter en permanence votre approche marketing. Vous testez, vous suivez les résultats et vous ajustez.
Bon à savoir : toujours selon le public visé, tout ne passe pas forcément par le digital. Les supports traditionnels, comme le flocage de véhicule ou la distribution de goodies, ont encore un impact certain.
Le monde professionnel évolue en permanence et si vous ne voulez pas vous retrouver sur le carreau, vous devez suivre le mouvement. Comme un salarié, un pro doit se former tout au long de sa carrière pour rester compétitif.
Auto-entrepreneur, la formation continue peut également vous aider à acquérir de nouvelles compétences pour élargir la gamme de services que vous proposez à vos clients.
Bonne nouvelle ! Comme tout professionnel, vous cotisez à la CFP (Contribution pour la Formation Professionnelle). Vous avez ainsi le droit à la prise en charge financière de certaines de vos formations.
Le régime de l’autoentreprise est souvent considéré comme un tremplin vers l’entrepreneuriat au sens noble du terme.
Si vous souhaitez conserver le statut d’entrepreneur individuel, c’est votre niveau de chiffre d’affaires qui décide pour vous. Dès que vous dépassez les seuils légaux, votre auto-entreprise devient une EI simple ;
Que vous ayez atteint les plafonds de CA du régime de la micro ou pas, vous pouvez aussi créer une société (SARL unipersonnelle ou SASU si vous êtes associé unique).
La différence entre les deux solutions, c’est que la création d’une personne morale demande des démarches plus complexes qui engendreront une nouvelle entité, et donc une nouvelle immatriculation. Il est beaucoup plus simple de juste changer de régime.
À lire également : SASU ou Auto-entrepreneur : quel statut choisir ?
Le guichet unique de l’INPI vous permet de fermer très simplement votre activité en ligne. C’est une déclaration, qui ne réclame pas de formalisme particulier.
Un auto-entrepreneuriat réussi nécessite une constante vigilance pour rester dans les clous, d’autant plus que vous êtes seul à bord :
Le statut de micro-entrepreneur, anciennement connu sous le nom d’auto-entrepreneur, est le régime simplifié de l’entreprise individuelle. Il permet de se lancer en solo dans l’entrepreneuriat, offrant une simplicité de création et de fonctionnement.
Par ailleurs, le statut d’auto-entrepreneur a été conçu pour encourager les futurs entrepreneurs à se lancer facilement dans l’entrepreneuriat
Les termes micro-entreprise et auto-entreprise désignent désormais le même régime, suite à leur fusion en 2016. Bien que le terme « auto-entreprise » reste largement employé dans le langage quotidien, le terme légal correct est « micro-entreprise ».
Les formalités de création sont gratuites.
En ligne sur le site de l’URSSAF, mensuellement (par défaut) ou trimestriellement (sur demande). Vous devez déclarer les sommes encaissées (et non facturées).
Vous pouvez percevoir votre allocation Pôle Emploi tout en étant auto-entrepreneur. Toutefois, son montant peut être revu à la baisse selon votre chiffre d’affaires.
La clé est d’avoir bien préparé son projet en amont. Vous devez avoir conscience que cela ne va pas se faire tout seul et que les résultats ne seront probablement pas immédiats. Concernant les revenus du foyer, pour se lancer, il est préférable d’être bénéficiaire du Pôle Emploi ou d’avoir des économies.
Oui. Si vous ne pouvez avoir qu’une seule micro-entreprise, vous pouvez y développer plusieurs activités, même très différentes, tant qu’elles sont autorisées par le régime.
Non. Si vous dépassez un seuil de 10 000 € de CA pendant deux ans, vous êtes obligés d’ouvrir un compte dédié à votre activité, mais pas obligatoirement un compte pro. Cela dit, la plupart des banques n’autorisent pas un fonctionnement professionnel un compte particulier et elles en ont tout à fait le droit.
Avoir un compte professionnel vous permet de mieux gérer votre activité et d’avoir accès à des services dédiés comme un TPE (terminal de paiement CB), un accès internet pro (avec plus de fonctionnalités), une brique de paiement en ligne, la gestion de votre trésorerie, etc.
Par Romain Laventure
Secrétaire Général de Kandbaz, en charge du pôle juridique, Administrateur du Synaphe (syndicat professionnel de l’hébergement d’entreprise)
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