Dernière mise à jour le 27 septembre 2024
Vous êtes auto-entrepreneur, votre activité évolue et vous commencez à ressentir les limites de ce statut. Pour continuer à vous développer, vous envisagez un changement de statut, mais vous ne savez pas trop comment vous y prendre. Vers quel statut est-il possible de basculer après celui d’auto-entrepreneur ? Quelles sont les formalités à accomplir pour un changement de statut ? Kandbaz vous révèle tous les secrets d’un changement de statut auto-entrepreneur réussi.
Plusieurs raisons peuvent pousser un auto-entrepreneur à évoluer vers un autre statut.
Si le statut d’auto-entrepreneur est très adapté à la création d’entreprise ou à la double activité salarié/auto-entrepreneur, il est assez vite limité en cas de fort développement de l’activité.
Le chiffre d’affaires des auto-entrepreneurs est plafonné selon leur activité. En 2024 :
Si vous dépassez le plafond deux années consécutives, vous basculez automatiquement sous le régime de l’entreprise individuelle.
Bon à savoir : Les plafonds sont calculés au prorata temporis. C’est-à-dire que si vous n’exercez votre activité que pendant huit mois, par exemple en année de création, pour une activité de services, votre plafond sera de 51 800 € et non de 77 700 € (77 700/12 mois = 6 475 x 8 mois = 51 800).
Pour l’assurance maladie, les allocations familiales et les indemnités journalières maternité/paternité, les prestations versées aux micro-entrepreneurs sont les mêmes que celles accordées par le régime général de la Sécurité sociale.
En revanche, les prestations arrêt de travail, invalidité et décès sont quasiment inexistantes. Cela oblige les auto-entrepreneurs à souscrire à des assurances complémentaires, ce que souvent, ils ne font pas. Cela peut conduire à des situations personnelles dramatiques.
Bon à savoir : l’auto-entrepreneur peut bénéficier de la CMU (Couverture Maladie Universelle) selon le niveau de revenus de son foyer.
L’image renvoyée par le statut d’auto-entrepreneur n’est souvent pas sérieuse, ce qui peut être un frein au développement, par exemple pour créer des partenariats ou obtenir des financements.
Comme tout entrepreneur individuel, l’auto-entrepreneur engage sa responsabilité personnelle dans son activité. Depuis la loi du 15 mai 2022, seul le patrimoine utilisé dans le cadre de l’activité peut être saisi en cas de dettes.
Cependant, il risque toujours son patrimoine et ses revenus personnels pour les dettes fiscales et sociales ou les activités frauduleuses.
Bon à savoir : pour les auto-entrepreneurs mariés sous le régime de la communauté légale réduite aux acquêts (celui qui s’applique par défaut), les revenus du conjoint, qui entrent de fait dans la communauté, sont également engagés.
L’auto-entrepreneur est condamné à rester seul, il ne peut pas avoir d’associé ou de salarié. Si son business grossit et qu’il ne peut plus assumer la charge de travail seul, il n’a que trois possibilités :
Il y a une vie après celle d’auto-entrepreneur, plusieurs possibilités s’offrent à vous.
C’est la solution la plus simple qui ne vous demandera aucune démarche particulière. Si votre CA dépasse les plafonds autorisés pendant deux années de suite, le changement se fait automatiquement de la micro à l’EI. Ce nouveau statut présente des avantages :
Comme toute solution, le statut a aussi des inconvénients :
Si vous souhaitez créer une société, mais rester le seul maître à bord, vous aurez le choix entre l’EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) ou la SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle). Vous aurez toujours la possibilité d’ouvrir ultérieurement le capital à des associés. Cela entraînera une modification des statuts et les sociétés deviendront respectivement une SARL ou une SAS.
Les deux solutions permettent de limiter la responsabilité de l’associé ou actionnaire au montant de ses apports dans la structure. Le gérant de l’EURL est TNS (Travailleur Non Salarié) et dépend du régime des indépendants. Le président de la SASU est assimilé salarié, ce qui lui permet de bénéficier du régime général de la Sécurité sociale.
L’EURL est imposée à l’IR (Impôt sur le Revenu) avec possibilité d’opter pour l’IS (Impôt sur les Sociétés) alors que la SASU est obligatoirement imposée à l’IS.
Enfin, la gestion de la SASU demande plus de formalisme que celle de l’EURL.
Les trois différences majeures entre le statut d’EURL et le statut de SASU sont :
Le choix va donc se faire autour de ces trois critères.
Si la transition entre auto-entrepreneur et EI est très simple, ce n’est pas le cas lorsque vous passez de la micro à une société. Vous devrez cesser votre activité d’auto-entrepreneur et créer la personne morale.
C’est très facile, la démarche se fait en ligne sur le Guichet Unique des formalités des entreprises.
La création se fait en plusieurs étapes :
La première étape est de déterminer quelle part de votre patrimoine est consacrée à votre activité professionnelle. Dans une EURL comme dans une SASU, la responsabilité est limitée aux apports dans la structure. Donc, vous n’êtes pas sûr de pouvoir récupérer les biens que vous intégrez à la société en cas de problème.
Vous pouvez faire un apport numéraire (trésorerie de l’auto-entrepreneur) ou en nature (matériel, véhicule, stock, etc.).
Vous pouvez les intégrer à titre gratuit ou les vendre à la nouvelle société. La valorisation des biens est capitale, car elle a une incidence notamment fiscale (plus-values).
Le conseil de Kandbaz : pour ce type d’opération, il est préférable de vous faire accompagner par un expert-comptable.
Le principal changement concerne le passage de l’IR à l’IS (sauf pour l’EURL qui opterait pour une imposition à l’IR).
En cas de revenus modestes, l’IR sera probablement plus intéressant, car le taux d’imposition se situera dans une faible tranche. Son formalisme est également plus simple.
En cas de forts revenus, le taux d’IS sera en revanche plus faible que celui d’une tranche élevée d’IR. Les formalités comptables liées à l’IS sont plus complexes.
La deuxième conséquence fiscale du changement est l’impôt sur les plus-values qui peut vous être appliqué en cas d’apport d’actifs dans la société.
Le gérant de l’EURL est TNS, comme l’auto-entrepreneur. Leurs couvertures sociales sont identiques. La différence réside dans le paiement des cotisations. L’auto-entrepreneur s’en acquitte au prorata de son CA, seulement s’il en réalise. Le gérant d’EURL s’en acquitte au prorata de son bénéfice. Au début de son activité, sans bénéfice de référence, il paye une estimation, même s’il ne réalise aucun chiffre d’affaires. Le taux de cotisation est plus élevé pour le gérant.
Le salaire du président de la SAS est soumis aux cotisations sociales patronales et salariales. Il bénéficie de la couverture du régime général des salariés qui est plus importante que celle de l’auto-entrepreneur. Il a l’obligation de souscrire une complémentaire santé.
Le fait d’être assujetti à la TVA ne dépend pas de votre statut juridique, mais de votre niveau de chiffres d’affaires. Certains auto-entrepreneurs sont astreints à la TVA alors que certaines personnes morales en sont exonérées. C’est une gestion administrative qui peut être contraignante selon les activités, mais un pro qui verse de la TVA peut aussi la récupérer sur ses achats. Ce n’est pas neutre en cas d’importants investissements (pour un produit soumis à un taux de 20 %, eh bien vous payez au final 20 % moins cher !).
La franchise en base de TVA (seuil en dessous duquel la TVA n’est pas exigible) est différente selon votre secteur d’activité. En 2024 :
Bon à savoir : la TVA est redevable dès le premier jour du mois qui suit le dépassement.
Si vous conservez la même activité, mais que vous évoluez vers le statut juridique de personne morale, vous êtes effectivement obligé de cesser votre activité d’auto-entrepreneur.
Pas de frais de création pour l’EI. En revanche, pour l’EURL et la SASU, vous aurez des frais de création d’entreprise. Si vous gérez tout seul, vous devrez à minima payer les frais d’annonce légale et de greffes. Ils varient d’un tribunal à l’autre, mais il faut compter environ 300 €. Si vous vous faites aider par un professionnel pour la rédaction des statuts ou les démarches, il vous en coûtera entre 500 € et 1000 €.
Ensuite, vous aurez des frais comptables liés à l’obligation de réaliser un bilan annuel et des frais bancaires, puisque l’ouverture d’un compte bancaire n’est plus une option. Pour une société, c’est obligatoire.
Vous pouvez rester auto-entrepreneur avec votre activité actuelle si la société que vous créez a une activité différente. S’il s’agit de la même activité, vous serez obligé de radier votre auto-entreprise.
Le changement de statut d’auto-entrepreneur vers un statut de société peut avoir une incidence financière plus ou moins importante. Pour vous y préparer :
Il n’y a aucune obligation, mais souvent le changement se fait en début d’année calendaire, ce qui simplifie la gestion fiscale.
Il n’y a pas de délai réellement imposé après le dépassement du plafond de CA, mais, pour éviter les pénalités, il est recommandé de faire ce changement le plus rapidement possible.
Vous disposez de 30 jours après la cessation de votre activité. Nous vous conseillons de ne pas perdre de temps, car même si c’est une procédure simplifiée, elle peut être perturbée.
Afin de garantir une continuité de votre activité, assurez-vous que votre nouvelle structure est bien immatriculée, et donc apte à fonctionner, avant de radier l’ancienne.
Si les deux structures ont le même objet, c’est illégal. Vous encourez donc des sanctions pénales.
Cela peut entraîner des erreurs de déclaration et de gros problèmes en cas de contrôle fiscal. Rappelons que la fraude fiscale engage votre responsabilité personnelle. Vous risquez également d’être imposé deux fois sur les mêmes revenus.
En cas de contrôle, vous risquez donc des sanctions administratives et financières (amende, redressement fiscal).
Par Margaux Arcaraz
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