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Combien coûte la création d’une micro-entreprise ?

Lecture en 7mn     Margaux Arcaraz    

Dernière mise à jour le 16 septembre 2024

Vous avez une idée brillante que vous souhaitez partager et la création d’entreprise vous fait de l’œil. L’auto-entreprise est une solution intéressante pour se lancer. Vous y pensez, mais vous vous posez beaucoup de questions, notamment en ce qui concerne le coût de la création. Vous avez raison, la trésorerie pour un professionnel, c’est un peu le nerf de la guerre, y compris pour un auto-entrepreneur. Quels sont les coûts de départ ? Quelles sont les dépenses cachées à anticiper ? Comment être sûr de bien budgétiser ? Kandbaz vous détaille combien coûte la création d’une micro-entreprise.

Combien coûte la création d’une micro-entreprise ?

Définition et avantages d’une micro-entreprise

La micro-entreprise est un statut qui permet d’exercer une activité de professionnel indépendant. Son attractivité réside dans la simplicité de ses formalités de création et de gestion. La micro-entreprise est un statut intéressant, notamment en phase de création. En revanche, comme il est plafonné en chiffre d’affaires, quand l’activité se développe, l’auto-entrepreneur doit évoluer vers un autre statut (Entreprise Individuelle ou création de société).

Les frais initiaux lors de la création d’une micro-entreprise

Les frais d’immatriculation et les coûts administratifs de la création d’une micro-entreprise

La procédure de création d’une micro-entreprise est très simplifiée puisqu’il suffit de déclarer son activité en ligne sur le portail du Guichet Unique de formalités des entreprises. Elle est aussi très économique, car la création d’une micro-entreprise est gratuite. Effectivement, elle ne nécessite ni la publication d’une annonce légale ni l’intervention des greffes du tribunal.

Les coûts d’un conseil juridique et professionnel pour accompagner la création de votre micro-entreprise

Si malgré la simplicité de la procédure de création de votre micro-entreprise vous ne vous sentez pas à l’aise, vous avez la possibilité de vous faire accompagner par un professionnel.

Certaines associations ou missions locales aident gratuitement les auto-entrepreneurs, mais si vous faites appel à un conseiller indépendant, vous devrez vous acquitter de frais d’honoraires allant de 500 € à 1000 € environ. Évidemment, tout dépend de ce qui est compris dans la prestation.

Bon à savoir : chez Kandbaz, pour vous permettre de vous consacrer au développement de votre business, nous pouvons prendre en charge toutes les démarches de création de votre micro-entreprise.

Les dépenses récurrentes pour le fonctionnement d’une micro-entreprise

Même si la création de votre micro-entreprise ne nécessite pas d’investissements, en tant qu’auto-entrepreneur, vous aurez tout de même des dépenses.

Les charges sociales et fiscales

Les cotisations sociales

Chaque mois (ou trimestriellement à la demande), en tant qu’auto-entrepreneur, vous déclarez le chiffre d’affaires que vous avez réalisé le mois précédent. À ce moment-là, vous devez payer vos charges sociales. Le montant des cotisations est proportionnel à votre CA. Le taux varie selon le secteur d’activité de votre micro-entreprise, en 2024 :

  • 12,30 % pour les BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux) achat/revente de marchandises ;
  • 21,20 % pour les BIC prestations de services commerciales et artisanales ;
  • 23,1 % pour les BNC autre prestations de services (depuis le 01/07/2024, pour passer à 24,6 % au 01/01/2025 et à 26,1 % au 01/01/2026) ;
  • 23,2 % pour les BIC et BNC professions libérales réglementées relevant de la CIPAV (Caisse Interprofessionnelle de Prévoyance et d’Assurance Vieillesse) ;
  • 6 % pour les locations de meublés de tourisme classés.

Bon à savoir : si votre micro-entreprise ne réalise aucun CA, vous n’êtes redevable d’aucune cotisation. Souvent, vous ne les payez donc pas dès la création.

La fiscalité sur le revenu d’un auto-entrepreneur

En tant qu’auto-entrepreneur vous notifiez votre CA annuel sur votre déclaration de revenus. Le régime de la micro-entreprise ne vous permet pas de déduire vos dépenses professionnelles au réel. C’est pourquoi l’administration fiscale applique un abattement forfaitaire à votre CA avant le calcul de votre impôt sur le revenu. Il diffère selon le secteur d’activité de votre micro-entreprise :

  • 71 % pour la vente et la fourniture de logement ;
  • 50 % pour les prestations de services relevant des BIC ;
  • 34 % pour les prestations de services relevant des BNC.

Bon à savoir : selon le revenu fiscal de votre foyer, vous avez la possibilité d’opter pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu (1 %, 1,7 % ou 2,2 %). Dans ce cas, vous vous en acquittez mensuellement en même temps que vos cotisations sociales.

La Cotisation Foncière des Entreprise

On entend souvent à tort que l’auto-entrepreneur ne paye rien tant qu’il ne réalise pas de chiffre d’affaires. En réalité, toutes les entreprises sont redevables de la CFE, y compris les micro-entreprises. Il s’agit d’un impôt local dont le taux est décidé par la commune.

Bon à savoir : la micro-entreprise est exonérée de CFE son année de création. Les années suivantes, elle peut encore être exemptée si elle ne possède pas de local professionnel et que son CA annuel est inférieur à 5000 €.

Frais bancaires et gestion de compte professionnel pour une micro-entreprise

Même s’il est fortement recommandé de séparer ses flux professionnels de ses flux personnels, vous n’avez pas l’obligation d’ouvrir un compte pro à la création de votre micro-entreprise. Si votre CA dépasse 10 000 € pendant deux années consécutives, vous serez contraint d’ouvrir un compte dédié. Vous n’avez pas l’obligation d’ouvrir un compte pro, mais la banque est en droit de refuser de vous ouvrir un compte particulier pour un usage professionnel.

Pour le fonctionnement basique de votre compte pro, il faudra compter entre 10 et 15 €/mois.

Selon les besoins de votre micro-entreprise, vous pourrez être amené à utiliser d’autres services bancaires qui auront un coût :

  • financement (intérêts d’emprunt, frais de dossier et éventuellement de garantie) ;
  • boutique en ligne nécessitant une brique de paiement ;
  • TPE (terminal pour encaisser les paiements CB).

Bon à savoir : si votre micro-entreprise nécessite des services bancaires pros annexes, vous n’aurez pas d’autres choix que d’ouvrir un compte professionnel.

Les assurances et protections nécessaires à la création d’une micro-entreprise

L’amélioration de votre protection sociale

La couverture sociale liée au statut d’auto-entrepreneur n’est pas optimale. Pour être à l’abri en cas de pépin de santé, vous devez souscrire à des assurances prévoyance complémentaires, si possible dès la création :

  • mutuelle de santé ;
  • indemnités journalières ;
  • garantie accidents de la vie ;
  • capital décès-invalidité ;
  • épargne retraite.

Selon les garanties, votre âge et votre dossier médical, les cotisations mensuelles cumulées peuvent représenter plusieurs centaines d’euros.

Le conseil de Kandbaz : avant de signer un contrat, n’hésitez pas à comparer plusieurs devis, en vous attachant au prix bien sûr, mais aussi aux garanties apportées. De nombreuses compagnies font des réductions tarifaires à la création.

L’assurance de votre micro-entreprise

Ces garanties sont indispensables dès la création :

  • l’assurance responsabilité civile professionnelle (RC pro) couvre les tiers auxquels vous pourriez causer des dommages. C’est l’assurance minimale de tout entrepreneur ;
  • l’assurance multirisque professionnelle couvre votre activité et les dommages que vous pourriez subir suite à un évènement garanti (incendie, vol, vandalisme, etc.) ;
  • les micro-entreprises du bâtiment nécessitent souvent une garantie décennale. Il est d’ailleurs assez compliqué de trouver une compagnie d’assurance qui accepte de souscrire une décennale à un auto-entrepreneur, surtout en phase de création (et le coût peut vite être faramineux).

L’assurance des biens professionnels de votre micro-entreprise

Toujours selon votre activité, vous pourriez avoir un véhicule ou une machine à assurer.

Les investissements indispensables pour démarrer votre micro-entreprise

Ils vont essentiellement dépendre de votre activité. Il est important de les lister en amont de la création, lors de l’élaboration de votre business plan.

Les investissements matériels

Les possibilités sont vraiment très vastes :

  • véhicule ;
  • local professionnel + aménagements et travaux ;
  • outils et équipements ;
  • ordinateur ;
  • logiciel de comptabilité (recettes/dépenses, facturation, gestion des stocks) ;
  • logiciels d’organisation.

Pour calculer ces coûts, vous devez faire faire des devis, mais globalement ils peuvent vite représenter plusieurs milliers d’euros.

Les investissements immatériels nécessaires la création de votre micro-entreprise

Ils sont de plusieurs sortes :

  • coûts de marketing et de communication (site internet, campagnes en ligne, pub réseaux sociaux, SEO, SEA), car vous aurez impérativement besoin de faire connaître votre auto-entreprise dès sa création pour vous développer ;
  • besoins de formation à la création, mais également tout au long de votre vie d’entrepreneur.

Ces postes représentent également plusieurs milliers d’euros.

La trésorerie nécessaire à la création de votre micro-entreprise

Même si vous n’avez besoin d’aucun investissement initial, vous aurez toujours quelques coûts. Même si la création d’une micro-entreprise est gratuite, nous vous conseillons de ne pas vous lancer sans un peu de trésorerie. Vous n’êtes pas à l’abri d’une mauvaise surprise financière, et surtout il est assez rare qu’une activité décolle de suite pour générer un CA confortable. Il faudra bien que vous assumiez vos charges courantes en attendant de percevoir les premiers fruits de votre travail.

Les aides financières et les exonérations disponibles pour la création d’une micro-entreprise

L’ACRE et les autres aides à la création

  • L’ACRE (Aide aux Créateurs ou Repreneurs d’Entreprise) est un dispositif qui permet aux créateurs d’entreprise de bénéficier d’une exonération partielle de certaines charges sociales la première année d’activité ;
  • En tant que demandeur d’emploi vous pouvez continuer à percevoir l’ARE (Allocation de Retour à l’Emploi) dont le montant est mensuellement recalculé en fonction du CA que vous déclarez ;
  • L’ARCE (Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise) vous permet de percevoir vos ARE sous forme de capital, versé en deux fois. Cela peut constituer un apport pour financer la création de votre micro-entreprise ;
  • La prime d’activité, calculée sur la base des revenus de votre foyer, peut vous être versée en complément de votre CA.

Les subventions et les financements proposés par des entités publiques lors de la création

  • L’AGEFIPH peut accorder sous certaines conditions une subvention de 6 300 € aux personnes porteuses d’un handicap ;
  • selon votre activité, il est possible d’obtenir des subventions locales, départementales, régionales ou européennes ;
  • vous pouvez également bénéficier sous condition d’un prêt d’Honneur NACRE à taux zéro.

FAQ sur les coûts de création d’une micro-entreprise

Quelle est la somme à prévoir pour les coûts de création de ma micro-entreprise ?

Théoriquement, vous pouvez vous lancer avec rien, mais il est plus raisonnable de prévoir une sécurité financière de quelques milliers d’euros.

Peut-on devenir micro-entrepreneur avec un budget limité ?

Oui, tout à fait. Cela dépend de votre activité . Certains auront juste besoin d’un ordinateur et d’un téléphone et d’autres d’un camion et d’une batterie d’outils.

Quels sont les coûts inattendus à anticiper à la création ?

  • Assurances ;
  • frais bancaires ;
  • marketing ;
  • éventuels besoins de formation et d’investissement ;
  • trésorerie.

Est-ce payant de monter sa micro-entreprise ?

Non, mais il faut tout de même anticiper quelques coûts annexes.

Est-ce gratuit d’ouvrir sa micro-entreprise ?

Oui, en ce qui concerne l’immatriculation. Après, il y a quand même des coûts liés au fonctionnement de l’activité.

Est-ce rentable d’ouvrir une micro-entreprise ?

Tout dépend de votre activité. Compte tenu de la simplicité des formalités de création et de gestion, vous gagnez un temps précieux que vous pouvez consacrer au développement de votre activité. En revanche, si votre micro-entreprise nécessite de lourds investissements, vous serez pénalisé par le fait de ne pas pouvoir les déduire au réel de votre CA et, souvent, de ne pas pouvoir récupérer la TVA liée. Dans ce cas-là, la création sous n’importe quel autre statut (EI, EURL, SASU) serait plus rentable.

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Par Margaux Arcaraz

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