Dernière mise à jour le 9 avril 2024
Vous souhaitez concrétiser un projet caritatif, culturel, sportif ou éducatif ? Vous ne pouvez commencer votre activité sans créer une association. Cela dit, avant d’entamer cette démarche, vous devez tout connaître de cette structure. Voici alors un guide qui vous éclaire sur le sujet.
Sommaire de cet article
Une association désigne une structure par laquelle deux ou plusieurs personnes se réunissent autour d’un projet collectif. Elles mettent en commun leurs connaissances ou leurs activités dans l’intention de réaliser un objectif autre que le partage des bénéfices.
L’association se différencie donc de la société commerciale par son but ainsi que la nature des ressources mises en commun. En effet, ces dites ressources sont « l’activité » ou « les connaissances », contrairement à la société qui requiert un apport en numéraire et en nature.
Il existe 4 types de statuts juridiques pour association.
Elles se démarquent par leur simplicité. Aucune formalité n’est requise au moment de la constitution ou de la dissolution. C’est pourquoi on les appelle associations simples ou non déclarées. Néanmoins, ce type d’association n’a pas de personnalité morale. Les associations de fait n’ont donc pas de capacité juridique et ne peuvent accomplir des actes en leur nom.
Elles font l’objet d’une déclaration auprès de la préfecture et d’une publication au journal officiel. Ce qui leur confère une personnalité morale distincte. Elles peuvent alors solliciter des subventions publiques, percevoir des cotisations, faire appel aux dons, ouvrir un compte bancaire…
Elles détiennent un agrément reçu d’une autorité administrative. Elles ont donc une certaine légitimité. L’agrément permet à une association d’accueillir des missions de service public et de bénéficier de certains avantages financiers (exonération fiscale, droit à l’emprunt, droit de recevoir des fonds et legs).
Elles obtiennent la reconnaissance d’utilité publique par décret en Conseil d’État. Elles peuvent alors recevoir des dons et des legs et bénéficier d’avantages fiscaux.
Pour prétendre à ce statut, l’association doit :
Une association est libre de fixer son but. Toutefois, celui-ci ne doit pas être en contradiction avec la loi ou encore aux bonnes mœurs. En outre, une association ne peut avoir un but qui porte atteinte à l’intégrité du territoire national ni à la forme du gouvernement.
Par ailleurs, l’activité d’une association doit être déterminée et durable, c’est-à-dire d’une durée définie. Elle ne peut donc pas agir que dans le cadre de l’objet pour lequel elle a été créée. Dans le cas contraire, ses actes sont déclarés nuls. Ainsi, il faut être attentif lors de la rédaction de l’objet social. Il doit être clair, ni trop large, ni trop restreint.
Le siège social constitue l’adresse officielle de l’association. C’est à ce lieu que parviendront tous les courriers.
Une association peut avoir comme siège social :
La domiciliation de l’association détermine la loi qui lui est applicable. Si elle est domiciliée en France, elle est soumise à la loi 1901. Cela dit, cette règle n’est pas applicable aux associations basées en Alsace-Moselle qui sont soumises à un régime particulier.
La dénomination sociale d’une association représente son nom administratif officiel. C’est le nom qui permet de l’identifier auprès de ses membres et de l’administration publique.
Le choix de la raison sociale intervient dès le début des démarches de création de l’association. En effet, elle doit figurer dans les statuts au moment de la déclaration en préfecture, ainsi que sur les documents officiels.
Le nom de l’association peut évoquer l’activité qu’elle exerce, le nom de ses fondateurs ou simplement une expression fantaisiste. Attention toutefois de ne pas choisir une raison sociale qui soit déjà utilisée par une autre association ou une marque.
En raison de son caractère d’intérêt général, l’association bénéficie de l’appui des administrations.
Créer une association est simple. D’abord, il n’y a pas de capital minimum ni de frais de constitution. L’association peut donc entamer ses activités à partir de rien. Puis, les formalités de constitution sont réduites.
Pour financer ses activités, une association peut puiser dans les cotisations de ses membres ou les bénéfices réalisés par les ventes. Mais elle peut aussi bénéficier :
À savoir qu’une association peut réaliser des activités commerciales bien qu’elle soit à caractère non lucratif. Cependant, les profits ne sont pas partagés entre les membres. Ils servent uniquement à financer l’objet de l’association.
Contrairement à une société commerciale, une association n’est pas soumise à une cotisation sociale, sauf si elle emploie des salariés. Mais encore, la somme à payer est moindre.
Par ailleurs, une association bénéficie d’une franchise d’impôt et de TVA lorsque son chiffre d’affaires annuel est inférieur à 82 800 euros pour les activités de ventes et 33 200 euros pour les activités de prestations de service.
En outre, elle n’est tenue à tenir une comptabilité que pour enregistrer les entrées et sorties d’argent.
L’État soutient les associations dans leur processus d’embauche en fournissant des subventions ou des aides spécifiques permettant de recruter des salariés aptes et inaptes. On peut citer entre autres le contrat unique d’insertion, le chèque emploi associatif, le recrutement du spectacle, etc.
En principe, toute personne physique ayant la capacité de contracter peut monter une association. Il s’agit notamment des personnes majeures capables et des mineurs émancipés.
Les majeurs sous curatelle peuvent également participer à la création d’une association, tant que leurs actes sont sans conséquence pécuniaire importante. Il en est de même pour les militaires à condition que l’association ne soit pas à caractère politique et demeure non professionnelle. Les étrangers et les personnes morales peuvent aussi créer une association. Il en va de même pour les mineurs âgés de moins de 16 ans qui doivent avoir préalablement l’accord de leur représentant légal.
Il n’est pas autorisé de créer une association seul. Celle-ci doit être fondée par deux personnes minimum. Sans quoi la préfecture refuse la déclaration. Par conséquent, l’association ne pourra bénéficier d’une personnalité juridique et profiter des avantages d’une association.
À noter que les règles sont différentes pour une association basée en Alsace-Moselle. Il faut au moins 7 personnes pour qu’un projet associatif soit valable.
Au moment de créer une association, il est nécessaire de nommer un président qui aura pour mission de représenter et diriger l’association. Il est souvent assisté par un trésorier qui s’occupera de la gestion des ressources financières de l’association. Il peut également être utile de désigner un secrétaire qui se chargera de la gestion administrative et logistique. L’ensemble de ces personnes constitue bureau de l’association.
À l’instar des sociétés commerciales, la création d’une association impose la rédaction des statuts. Ils prennent la forme d’un contrat conclu entre les fondateurs, constituant ainsi l’acte de naissance de l’association.
Les statuts comportent les règles de l’association, notamment son mode d’organisation et de fonctionnement. En outre, certaines informations doivent être mentionnées dans les statuts comme :
Il est possible de compléter les statuts par un règlement intérieur. C’est d’ailleurs obligatoire pour certaines associations qui ont un niveau de responsabilité élevé. Tel est le cas des associations sportives.
Pour attribuer une capacité juridique à l’association, ses fondateurs sont tenus de déclarer son existence au greffe des associations de l’autorité préfectorale. Cette déclaration se fait sur papier en remplissant un formulaire de création d’association loi 1901 (Cerfa n° 13973*03) et une liste des dirigeants (Cerfa n° 13971*03).
La déclaration de l’association peut aussi se faire en ligne via le site internet du Service-Public.
Dans les deux cas, la déclaration doit être accompagnée d’une copie des statuts, signés et paraphés par au moins deux responsables. À ceci est joint un exemplaire du procès-verbal de l’assemblée générale constitutif.
En principe, la préfecture répond à la déclaration d’association en moins de 5 jours. Si elle accepte le dossier de création d’association, elle émet un récépissé officiel de déclaration contenant le numéro d’identification de l’association au répertoire nationale des associations (RNA). Avec ce récépissé officiel est remis un extrait Kbis, la carte d’identité de l’association.
En plus du numéro RNA, une association doit détenir un numéro SIRET et un code APE si elle est amenée à :
Dans ce cas, elle devra entamer la même procédure que les entreprises.
À noter que si la déclaration n’a pas été conforme, le greffe enverra une lettre de rejet énonçant les motifs de refus de la déclaration. Il convient alors de se conformer à la demande de l’administration et de procéder à une nouvelle déclaration.
Pour finaliser la création d’une association, les dirigeants sont tenus de publier un extrait de la déclaration au journal officiel des associations et fondations d’entreprise (JOAFE). Cela dans un délai de 1 mois après la déclaration. Pour ce faire, il suffit de joindre une demande de publication au dossier de création de l’association. La préfecture se chargera de la transmettre après acceptation de la déclaration. Pour conserver une preuve de cette parution, il suffit de télécharger le document sur le site du journal officiel.
Bien que ce ne soit obligatoire, l’ouverture d’un compte bancaire est nécessaire pour gérer l’organisme associatif en toute transparence. Cela facilite considérablement la comptabilité de la structure. D’autant plus que disposer d’un compte bancaire s’avère utile si l’association :
À l’heure actuelle, les démarches pour ouvrir un compte bancaire pour association sont simples et rapides. Il suffit de remettre à la banque choisie les pièces justificatives suivantes :
Outre la préfecture, la création d’une association engage d’autres acteurs. Ces organismes sont susceptibles de vous accompagner dans vos démarches administratives.
Si l’association développe une activité qui conduit au paiement de la TVA ou si elle envisage de demander des subventions auprès de l’État, elle doit se faire immatriculer au répertoire Sirene. Pour ce faire, elle doit adresser une demande d’inscription au centre statistique de l’Insee.
Une association qui souhaite obtenir la reconnaissance d’utilité publique doit adresser une demande écrite auprès du ministère de l’Intérieur. Si la requête est acceptée, un décret sera publié au journal officiel pour accorder la reconnaissance d’utilité publique.
Pour demander un agrément, il faut s’adresser à l’organisme compétent. Pour les associations à vocation éducative, la demande est à effectuer au bureau des actions éducatives et culturelles du ministère de l’éducation nationale. Pour les associations proposant des activités de jeunesse, elle est à déposer auprès de la direction de la jeunesse et de l’éducation populaire du ministère en charge de la jeunesse. Pour les associations sportives et celles à vocation environnementale, la demande d’agrément s’adresse au préfet du département du siège de l’association.
Par Romain Laventure
Secrétaire Général de Kandbaz, en charge du pôle juridique, Administrateur du Synaphe (syndicat professionnel de l’hébergement d’entreprise)
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