Dernière mise à jour le 3 novembre 2023
Un compte pro offre de nombreux avantages aux entreprises. Entre autres, il leur permet de séparer leurs transactions personnelles et professionnelles. Il leur permet également de justifier des transactions réalisées dans le cadre de leurs activités professionnelles. Par ailleurs, un compte professionnel facilite la comptabilité et la gestion de l’entreprise et permet de bénéficier de services spécifiques dédiées aux entreprises.
En somme, un compte pro facilite la vie des entreprises. Pour autant, est-il obligatoire ? Est — ce que toutes les entreprises ont l’obligation légale d’ouvrir un compte professionnel ? Si non, dans quel cas faut-il avoir un compte pro ? Toutes les réponses à vos questions sur le compte pro dans cet article.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, commençons par le commencement. Qu’est-ce qu’un compte professionnel ? Eh bien, c’est tout simplement un compte ouvert au nom de la société. Elle l’utilise dans le cadre de ses activités pour garantir sa transparence vis-à-vis de l’administration fiscale.
Par opposition au compte courant, un compte professionnel propose des services additionnels spécialement conçus pour répondre aux besoins des professionnels.
Pour faire simple, un compte professionnel est un compte courant auquel on a ajouté des services supplémentaires pour s’adapter aux exigences des professionnels. Les frais demandés par les banques sont alors plus élevés.
Un compte professionnel est utile dans plusieurs cas. Entre autres, il permet de :
Dépendamment du statut juridique de l’entreprise, l’ouverture d’un compte professionnel peut être obligatoire ou facultative.
D’après la loi, toutes les sociétés de capitaux ont l’obligation légale d’ouvrir un compte professionnel. Il s’agit des :
De même, les associations déclarées sont également tenues d’ouvrir un compte professionnel dès lors qu’elles :
Attention, le non-respect de cette règlementation peut entraîner de lourdes sanctions.
Pour toutes ces sociétés, l’ouverture d’un compte professionnel est obligatoire dès la création. Il permet aux actionnaires ou aux associés de déposer le capital social. Bien entendu, il est possible de clôturer le compte une fois que la société est immatriculée, mais cette démarche n’est pas très conseillée. En effet, en transférant les fonds de la société dans son compte personnel, le dirigeant permet à un associé ou à un collaborateur qui dispose de la signature bancaire d’avoir accès à ses finances personnelles.
Par ailleurs, l’entrepreneur individuel qui a opté pour l’EIRL a également l’obligation d’ouvrir un compte professionnel (dernier paragraphe de l’article L526-13 du Code de Commerce) auprès d’un établissement de crédit.
S’agissant des entreprises individuelles classiques, l’ouverture d’un compte pro devient une obligation légale dès lors que l’entrepreneur exerce une activité commerciale. Cette obligation résulte de l’article L123-24 du Code de Commerce. Ainsi, les artisans et les professionnels libéraux n’ont pas l’obligation d’ouvrir un compte pro. Toutefois, dans un souci de transparence des comptes et afin de séparer les transactions personnelles et professionnelles, ils peuvent choisir d’ouvrir un compte pro.
Le compte peut être ouvert auprès d’un établissement de crédit ou d’un bureau de chèques postaux. Pour autant, il n’a pas à être forcément professionnel. En effet, le commerçant peut tout à fait ouvrir un compte courant dédié à son activité professionnelle. Toutefois, pour bénéficier de services spécifiques (terminal de paiement, prêt, découvert, etc.), il est conseillé d’ouvrir un compte professionnel.
Pour rappel, la microentreprise n’est pas un statut juridique, mais un régime fiscal et social. Il est ouvert aux entrepreneurs individuels qui respectent certaines conditions de chiffres d’affaires :
Les microentrepreneurs qui exercent une activité commerciale, artisanale, agricole ou une profession libérale doivent ouvrir un compte dédié à son activité professionnelle dès lors que leur chiffre d’affaires dépasse 10 000 € pendant deux années consécutives (article 39 de la loi PACTE du 22 mai 2019).
Toutefois, ce compte peut ne pas être un compte pro. Un compte dédié aux activités de l’entreprise suffit en effet pour séparer les opérations professionnelles du microentrepreneur de ses transactions personnelles.
Cette obligation a été instaurée afin de lutter contre les fraudes et les tentatives de blanchiment d’argent.
Comme on l’a dit plus haut, ne pas ouvrir un compte professionnel alors que l’on est tenu par la loi de le faire expose à de lourdes sanctions. Mais au-delà de ces risques judiciaires, il y a également des risques financiers. En effet, ne pas détenir un compte pro, ou du moins un compte dédié aux activités professionnelles :
Par ailleurs, en faisant des dépôts professionnels sur un compte personnel, l’entreprise risque d’être requalifiée par l’administration fiscale. Ce qui peut entraîner de graves conséquences.
Par Romain Laventure
Secrétaire Général de Kandbaz, en charge du pôle juridique, Administrateur du Synaphe (syndicat professionnel de l’hébergement d’entreprise)
En savoir plus
Créez votre entreprise avec Kandbaz
Confiez la création de votre entreprise à un expert qui s'occupe de tout. KBis en 48h chrono.