Dernière mise à jour le 9 avril 2024
Dans le cadre de la création d’une entreprise, le dirigeant doit s’immatriculer au Registre du Commerce et de Sociétés (RCS) ou au répertoire des métiers (RM) selon l’activité de l’entreprise. Pour cela, il doit fournir plusieurs documents, dont une déclaration sur l’honneur de non-condamnation et de filiation. De quoi s’agit-il ? Comment la rédiger et quelles sont les sanctions possibles en cas de fausse déclaration ? Les détails.
Dans certains cas, les tribunaux correctionnels, civils et de commerce en France peuvent prononcer une interdiction de gérer une entreprise pour une durée maximale de 15 ans. Cette sanction s’applique au dirigeant lors d’une infraction au droit des sociétés. Il peut s’agir d’un abus de biens sociaux, d’une comptabilité fictive, d’un défaut d’établissement de comptes annuels… Elle peut également découler de la faillite personnelle du chef d’entreprise.
Afin de pouvoir créer une société légalement et exercer librement, l’entrepreneur doit prouver qu’il ne fait pas l’objet d’une interdiction de gérer. Ainsi, il est tenu de rédiger un document sur lequel il déclare sur l’honneur ne pas avoir d’antécédent judiciaire, de condamnation pénale ou de sanction administrative qui l’empêche de diriger une structure. C’est la déclaration de non-condamnation et de filiation.
Pour effectuer la déclaration, il existe trois options :
Dans tous les cas, le dirigeant doit y mentionner toutes les informations requises. Ce document doit ensuite être envoyé avec une déclaration de création d’entreprises.
D’une manière générale, la déclaration sur l’honneur de non-condamnation et de filiation est indispensable lors de l’immatriculation d’une société au Registre du Commerce et des Sociétés ou au Répertoire des métiers. Toutefois, il existe d’autres cas pouvant nécessiter la rédaction de ce document. En effet, elle peut intervenir s’il y a un changement de dirigeant au sein d’une entreprise et donc une modification des statuts.
Par ailleurs, il arrive que l’administration exige une déclaration sur l’honneur de non-condamnation du représentant légal dans le cadre de la réalisation de certaines démarches.
Le dossier d’immatriculation doit comporter plusieurs pièces justificatives selon la forme juridique et la nature de l’activité de l’entreprise.
Outre la déclaration de non-condamnation, sont généralement requis :
Pour les EURL, SARL, SAS et SASU, les pièces à fournir concernent notamment :
L’attestation de non-condamnation doit être fournie par le gérant ou le président afin d’immatriculer son entreprise et prouver qu’il n’est pas frappé d’une interdiction de gérer. À cet effet, plusieurs éléments doivent être mentionnés dans le document. Par ailleurs, toutes informations fausses ou incomplètes sur l’attestation de non-condamnation entrainent une poursuite judiciaire du dirigeant.
Ci-après un modèle de déclaration de non-condamnation et de filiation :
DÉCLARATION DE NON-CONDAMNATION ET DE FILIATION
En application des dispositions de l’article A 123-51 du Code de Commerce
Je soussigné(e) : (nom et prénoms, nom de naissance, puis nom d’épouse s’il s’agit d’une femme mariée)
Né(e) le : (date de naissance)
à : (lieu de naissance)
de : (nom et prénoms du père)
et de : (nom de naissance et prénoms de la mère)
demeurant : (adresse du représentant légal)
DÉCLARE
Conformément à l’article A 123-51 du Code de commerce
N’avoir été l’objet d’aucune condamnation pénale ni de sanction civile ou administrative de nature à m’interdire de gérer, administrer, diriger ou contrôler une personne morale, ou d’exercer une activité commerciale.
Fait à : (lieu de la déclaration)
Le : (date de la déclaration)
(signature)
Des sanctions lourdes sont prévues par l’article L 123-5 du Code de commerce (alinéa 1) pour l’entrepreneur qui remplit expressément des informations inexactes sur sa déclaration. De fait :
Il est important de savoir qu’au moment de la vérification du dossier d’immatriculation, le Fichier National des Interdits de Gérer (FNIG) est consulté par le greffier pour s’assurer de l’authenticité de la déclaration de non-condamnation. Il s’agit d’une base de données où figurent toutes les condamnations d’interdiction de gérer prononcées par les tribunaux correctionnels, civils et de commerce dans l’Hexagone.
Par Romain Laventure
Secrétaire Général de Kandbaz, en charge du pôle juridique, Administrateur du Synaphe (syndicat professionnel de l’hébergement d’entreprise)
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