Dernière mise à jour le 25 janvier 2022
Les associés d’une société à responsabilité limitée (SARL) doivent nommer un gérant pour diriger la structure. C’est ce que stipulent les dispositions de l’article L. 223-18 du Code de commerce. Une cogérance s’avère d’ailleurs possible dans cette forme d’entreprise. Quoi qu’il en soit, le gérant de SARL doit remplir les missions et les obligations que son rôle de dirigeant impose. Cet article fait justement le point sur le sujet. En plus, vous pouvez en savoir davantage sur les modalités de rémunération et les démarches de changement de gérant.
Avant toute chose, il convient de savoir que les associés ne peuvent pas nommer n’importe qui au poste de gérant. En effet, ce dirigeant de SARL doit respecter certaines conditions essentielles :
En outre, la personne nommée par la collectivité des associés peut être :
La nomination du gérant de SARL peut s’effectuer dans les statuts constitutifs de la structure ou dans un acte séparé. Ce document établi ultérieurement peut être par exemple un procès-verbal d’assemblée générale (PV d’AG).
D’une manière générale, les statuts de la SARL déterminent les pouvoirs du gérant. Toutefois, en l’absence de dispositions statutaires, le Code de commerce, dans son article L. 221-4, institue que ce dernier peut réaliser tous les actes de gestion dans l’intérêt de la société.
En tout cas, le gérant de SARL constitue le représentant légal de la structure vis-à-vis des tiers (clients, fournisseurs…). D’ailleurs, dans ses rapports avec les personnes extérieures à l’entreprise, il dispose de pouvoirs étendus pour agir, en toute circonstance, au nom et pour le compte de celle-ci :
Le gérant assure ainsi des missions variées qui concernent la gestion courante de la SARL. Cela, dans la mesure où ses actes ne dépassent pas l’objet social et ne mettent en péril cette dernière. Il bénéficie d’une grande liberté quant à l’exercice de ses fonctions. Néanmoins, les associés ont tout à fait la possibilité de limiter ses pouvoirs. Par exemple, ils peuvent prévoir dans les clauses statutaires la nécessité de certaines autorisations pour effectuer les transactions importantes. Dès lors, la décision collective des associés peut se révéler indispensable dans le cadre d’un investissement immobilier, de la vente d’un immeuble, etc.
Comme mentionné auparavant, les associés de la SARL peuvent parfaitement bien désigner plusieurs gérants. Et ce, afin d’assurer la direction de l’entreprise et sa gestion au quotidien. En principe, ces différents dirigeants détiennent séparément les pouvoirs, dont ils sont investis.
Ainsi, en cas de pluralité des gérants, les statuts peuvent :
Cependant, l’article L. 221-4 du Code de commerce fixe les limites de cette séparation de pouvoirs. Dès lors, ce principe exclut le droit pour chacun des cogérants de SARL de s’opposer à toute opération avant sa conclusion.
Le plus souvent, le gérant de SARL fait partie de la collectivité des associés. Selon son pourcentage de détention dans le capital social, ses pouvoirs en matière de prise de décision peuvent être étendus ou non :
À noter que le gérant majoritaire est l’associé qui détient plus de 50 % des parts sociales de la SARL. D’un autre côté, le gérant minoritaire ou égalitaire est l’associé qui dispose respectivement de moins de 50 % ou de 50 % des parts sociales de la structure.
Aucune loi n’impose le versement d’un salaire au gérant de SARL. Il appartient donc aux associés de la société de décider de rémunérer ou non ce représentant légal. Si celui-ci perçoit une rémunération, les associés doivent en déterminer le montant et les conditions de règlement. Et ce, soit dans les statuts au moment de la création de la structure soit dans un acte séparé. Par contre, le dirigeant peut tout aussi bien exercer sa fonction à titre gracieux.
Quoi qu’il en soit, plusieurs options se présentent aux associés concernant la forme de rémunération à verser au gérant de SARL :
Il faut savoir que le gérant peut cumuler son mandat social avec un contrat de travail. Autrement dit, en plus de son poste de dirigeant, il exerce également une fonction technique au sein de la SARL. Il peut donc compter sur deux rémunérations, l’existence d’un lien de subordination étant néanmoins à démontrer.
En percevant une rémunération au titre de son mandat social, le gérant de SARL peut profiter d’une affiliation à un régime social. Dès lors, suivant la nature de la gérance et son appartenance à la collectivité des associés, il est soumis à un statut social bien distinct :
Dans ce second cas, le gérant de SARL bénéficie d’une protection sociale étendue comme celle des salariés. Toutefois, cette couverture n’intègre pas l’assurance chômage.
En tant que représentant légal, le gérant de SARL doit agir pour l’intérêt social. S’il ne respecte pas ses obligations dans le cadre de sa mission et commet une faute, il engage sa responsabilité :
Pour éviter cette situation, le gérant de SARL a donc tout intérêt à honorer ses obligations à l’égard de la structure, des associés et des tiers :
Pour une raison ou une autre, le gérant de SARL peut faire l’objet d’un changement en cours de vie sociale. Dans cette optique, une procédure particulière est à suivre :
La formalité de publicité et le dépôt de dossier ont un coût qu’il ne faut pas négliger.
Après approbation du dossier complet par le greffe, un nouvel extrait Kbis est envoyé avec l’identité du nouveau gérant de SARL.
Par Romain Laventure
Secrétaire Général de Kandbaz, en charge du pôle juridique, Administrateur du Synaphe (syndicat professionnel de l’hébergement d’entreprise)
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