Dernière mise à jour le 27 juillet 2021
D’ordinaire une SARL est soumise à l’impôt sur les sociétés (IS). Cependant, les associés peuvent opter pour l’impôt sur le revenu (IR) de leur foyer fiscal sous certaines conditions. Afin de faire le meilleur choix pour votre entreprise, prenez le temps de vous familiariser avec la fiscalité de la SARL.
Par défaut et si l’ensemble des associés ne décident autrement, la SARL est assujettie à l’impôt sur les sociétés. Dans ce cas, c’est la société qui est redevable directement de la taxe sur les bénéfices réalisés.
Pour calculer l’IS dû par la SARL, il faut se baser sur le bénéfice imposable et y appliquer différents taux. Ces derniers varient selon le niveau du résultat fiscal. Le taux normal de l’IS a baissé progressivement depuis les exercices ouverts au 1er janvier 2017.
Bénéfice compris | Exercice fiscal ouvert à compter du 01/01/2018 | Exercice fiscal ouvert à compter du 01/01/2019 | Exercice fiscal ouvert à compter du 01/01/2020 | Exercice fiscal ouvert à compter du 01/01/2021 | Exercice fiscal ouvert à compter du 01/01/2022 |
Entre 0 € et 38 120 € | Taux réduit de 15 % | Taux réduit de 15 % | Taux réduit de 15 % | Taux réduit de 15 % | Taux réduit de 15 % |
Entre 38 120 € et 500 000 € | 28 % | 28 % | 28 % | 26,5 % | 25 % |
Plus de 500 000 € | 33, 1/3 % | 31 % | 28 % | 26,5 % | 25 % |
Sachez que le taux réduit de 15 % s’applique aux SARL dont :
Dans tous les cas, l’IS se calcule en appliquant le taux au bénéfice imposable arrondi à l’euro le plus proche sans abattement à la base ni décote pour les faibles impositions.
L’IS doit être payé à la fin de chaque exercice. Par conséquent, un relevé de solde est établi.
Lorsque l’impôt dépasse la somme de 3 000 euros, des acomptes d’IS seront à verser au cours de l’exercice comptable.
Le paiement de l’IS se fait de façon dématérialisée sous la forme de 4 acomptes. Chacun est à régler respectivement au plus tard le 15 mars, le 15 juin, le 15 septembre et le 15 décembre de chaque année.
Dans le cas de ce régime fiscal de la SARL, l’imposition se fait sur le revenu des associés. Ces derniers peuvent opter pour l’impôt sur le revenu ou le régime des sociétés de personnes dès la création de l’entreprise. Ils peuvent également changer la fiscalité de la SARL en cours de vie sociale après une décision en assemblée générale. Vous devez toutefois savoir que l’imposition à l’IR est temporaire, elle s’applique pour une durée maximum de 5 ans. Après cette période, la SARL est automatiquement soumise à l’IS.
Voter de manière unanime la décision de basculer la fiscalité de la SARL vers l’IR ne suffit pas. Il est également nécessaire que la société remplisse plusieurs conditions :
Par ailleurs, la décision d’aller vers l’impôt sur le revenu doit être formulée dans un délai de 3 mois à compter du début de l’exercice à partir duquel l’option est souhaitée.
Dans une SARL soumise à l’IR, ce sont les dirigeants et les associés qui sont imposés sur les revenus qu’ils perçoivent. Le calcul de l’impôt sur le revenu se fait en soumettant les revenus professionnels du foyer fiscal de l’intéressé au barème de l’impôt sur le revenu. Celui-ci comprend plusieurs tranches avec un taux d’imposition différent.
Tranches de revenus annuels | Taux applicable |
Jusqu’à 10 084 euros | 0 % |
De 10 085 à 25 710 euros | 11 % |
De 25 711 à 73 516 euros | 30 % |
De 73 517 à 158 122 euros | 41 % |
Plus de 158 122 euros | 45 % |
Un certain nombre de parts dépendant de votre situation familiale s’applique également pour calculer l’IR. Il s’agit du quotient familial. Un associé de SARL célibataire a un quotient familial d’une part. S’il est marié ou pacsé, le quotient passe à 2. Un enfant représente une demie (1/2) part.
Afin de mieux comprendre la fiscalité de la SARL et le calcul de l’IS, voici un exemple. Supposons qu’un couple pacsé avec deux enfants possède un revenu imposable de 100 000 euros. Le quotient familial est de 3 parts.
Pour le calcul, on commence par diviser le revenu 100 000 € par le nombre de parts 3. On obtient 33 333 € qu’on va par la suite soumettre au barème progressif de l’impôt sur le revenu.
Puis, on additionne les impositions et on multiplie le total par le nombre de parts : (0 + 1 718 + 2 286,9) * 3 = 12 012 €.
À l’instar de toute société commerciale, la SARL est soumise à la taxe sur la valeur ajoutée. Au moment de sa création, l’entreprise choisit le régime dont elle dépendra en remplissant le formulaire M0. Les options sont :
Cette option est intéressante si vous ne désirez pas facturer la TVA à vos clients. Néanmoins, il vous faut respecter le seuil de chiffre d’affaires annuel HT.
En cas de dépassement des seuils de tolérance respectifs de 94 300 €, 36 500 € et 54 700 €, la SARL bascule automatiquement vers le régime réel simplifié d’imposition.
Les conditions pour pouvoir profiter du régime réel simplifié sont de respecter les seuils suivants :
Un seuil de tolérance est également mis en place pour ce cas. Ils sont respectivement de 901 000 € et 279 000 €. En cas de dépassement, la SARL passe au régime réel normal d’imposition.
Le régime réel normal oblige à faire mensuellement une déclaration et à s’acquitter immédiatement du montant exigible. Ce régime de la TVA concerne les SARL dont le chiffre d’affaires est supérieur à :
Ce régime fiscal s’applique également aux SARL qui déclarent plus de 15 000 € de TVA exigible au titre de l’année précédente.
À cela, il faut ajouter que la SARL doit aussi s’acquitter de la contribution économique territoriale (CET). Cette dernière se compose de la CFE et de la CVAE.
La CFE s’applique aux SARL qui exercent en France à titre professionnel une activité imposable à caractère habituel. Notez que cette activité ne doit pas donner lieu au paiement d’un salarié.
Cette taxe se calcule en fonction de la valeur locative des biens immobiliers utilisés par l’entreprise pour son activité au courant de l’année N-2 et assujettis à la taxe foncière. Le taux applicable diffère d’une commune à une autre.
Dans le cas d’une valeur locative plutôt faible, le conseil municipal détermine une cotisation forfaitaire minimale.
Le règlement se fait par voie dématérialisée et en 2 tranches. Le premier acompte de 50 % est à verser avant le 1er avril de l’année en cours et le second le 15 décembre au plus tard.
Bon à savoir : Le paiement d’acompte n’est pas dû si le montant de la CFE est inférieur à 3 000 €.
Elle concerne les SARL et autres entreprises qui réalisent un chiffre d’affaires de 152 500 €. Son calcul se fait en prenant en compte :
Comme pour la CFE, le paiement de la CVAE se fait de manière dématérialisée. À cet effet, la SARL verse deux acomptes de 50 % au plus tard le 15 juin et le 15 septembre de l’année d’imposition.
Bon à savoir : le paiement d’acompte n’est pas nécessaire lorsque le montant de la CVAE est inférieur à 3 000 €. Le règlement se fait alors annuellement en une seule fois.
Par Romain Laventure
Secrétaire Général de Kandbaz, en charge du pôle juridique, Administrateur du Synaphe (syndicat professionnel de l’hébergement d’entreprise)
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