Dernière mise à jour le 13 septembre 2024
Quelle est la différence entre un travailleur indépendant et un auto-entrepreneur ? Dans le vocabulaire diversifié et parfois compliqué du monde de l’entreprise, les deux appellations sont souvent utilisées de façon interchangeable. S’ils peuvent effectivement désigner la même personne, chaque terme a des implications distinctes. Vous avez de nombreuses questions sur le sujet ? Kandbaz vous explique tout, les points communs comme les différences entre travailleur indépendant et auto-entrepreneur.
Un travailleur indépendant est une personne non salariée qui exerce seule, qui est donc autonome et pleinement responsable de la gestion de son activité. Ce n’est pas un statut. Dans le langage courant, il est souvent confondu avec l’entrepreneur individuel, qui lui correspond à un statut.
Un auto-entrepreneur est un entrepreneur individuel bénéficiant d’un régime fiscal et social simplifié. Il est aussi, de fait, un travailleur indépendant.
Même si de prime abord, les deux statuts peuvent sembler proches, les différences sont assez significatives :
Par rapport à une personne morale (société constituée par des statuts), la création d’une entreprise individuelle est simplifiée. Le chef d’entreprise est libre et autonome, il n’est pas limité à un plafond de revenus.
En revanche, le travailleur indépendant est seul, il est responsable des éventuelles dettes de l’entreprise et son statut non structuré peut être un frein à la levée de fonds en cas de besoin.
Le principal atout du statut d’auto-entrepreneur est sa simplicité : création en ligne, comptabilité minimale, fiscalité avantageuse, flexibilité (cumulable avec un statut de salarié), souvent non assujetti à la TVA, etc.
Si cette simplicité semble très attractive, elle ne doit pas occulter les inconvénients du statut :
Certaines activités sont exclues :
Pour le travailleur indépendant, toutes les activités sont autorisées (commerciales, libérales, industrielles, agricoles, artisanales).
Contrairement au travailleur indépendant, le micro-entrepreneur est soumis à un seuil de chiffre d’affaires qui diffère selon les activités. En 2024, la limite est de :
Pour une activité lancée en cours d’année, les plafonds sont calculés au prorata temporis des jours réellement exercés.
Par exemple, un coach qui s’inscrit le 1er avril 2024 ne devra pas franchir un CA de 59 354 € (77 700 € x 275 jours restants/366 jours dans l’année).
Au-delà de ces seuils, on ne peut plus bénéficier du statut de micro-entrepreneur, et l’on devient juste un travailleur indépendant en entreprise individuelle.
Bon à savoir : le basculement au régime du réel se fait après deux années consécutives de dépassement de seuil.
On entend fréquemment à tort que le statut d’auto-entrepreneur permet de ne pas être assujetti à la TVA. En fait, les plafonds d’exonération sont liés à un chiffre d’affaires et non à un statut. D’où la confusion avec la micro-entreprise qui génère souvent des flux modérés. Les plafonds d’exonération sont de :
La franchise de TVA est automatique en micro-entreprise, pour les autres statuts, il faut en faire la demande.
Bon à savoir : si vous n’avez pas atteint les plafonds en N-2, ils sont respectivement portés à 101 000 € et 39 100 € en année N.
Le travailleur indépendant exerçant sous le régime de l’entreprise individuelle réalise un bilan annuel qui, en schématisant, enregistre toutes ses dépenses qu’il défalque de son chiffre d’affaires pour obtenir un bénéfice ou une perte. Ce résultat est ensuite reporté sur sa déclaration de revenus.
Pour le micro-entrepreneur qui ne déduit pas ses charges, l’administration fiscale applique un abattement forfaitaire, selon l’activité, au chiffre d’affaires déclaré. Cet abattement est de :
Bon à savoir : pour les auto-entrepreneurs, il est possible d’opter pour un versement fiscal libératoire (VFL) qui est acquitté en même temps que les cotisations sociales. Si son taux est très intéressant (1 % pour le commerce et l’hébergement, 1,7 % pour les autres BIC, 2,2 % pour les activités libérales), il est toutefois soumis à condition. Pour en bénéficier en 2024, votre RFR (revenu fiscal de référence) N-2 (donc 2022 pour 2024) ne doit pas excéder 27 478 € et 54 956 € pour un couple sans enfant.
La couverture sociale pour les dépenses de santé est, pour les deux régimes, identique à celle d’un salarié. Cela dit, le versement des indemnités journalières dépend du niveau des revenus et il n’y a aucune assurance accident du travail ou chômage. Ceci explique pourquoi il est fortement recommandé aux travailleurs indépendants de souscrire à des assurances complémentaires (incapacité temporaire de travail, invalidité, indemnités journalières, accidents de la vie).
Entre les deux régimes, il existe trois différences majeures :
Initialement, le travailleur indépendant engageait son patrimoine et ses revenus dans son activité. Dans le cadre d’un mariage sous le régime de la communauté légale réduite aux acquêts, il risquait même les revenus de son conjoint qui rentrent dans la communauté. Sa seule possibilité était de préserver sa résidence principale en déclarant son insaisissabilité auprès d’un notaire. Dans le but de protéger les biens de l’entrepreneur individuel, la législation a évolué.
Depuis le 15 janvier 2022, la responsabilité du travailleur indépendant (entreprise individuelle ou micro-entreprise) est limitée aux biens utiles à l’activité. C’est-à-dire qu’en cas de problèmes professionnels, son patrimoine personnel n’est pas engagé. Comme souvent en droit français, il subsiste quelques exceptions pour lesquelles le travailleur indépendant reste redevable sur ses biens et ses revenus personnels :
Même si le régime de la micro-entreprise est simplifié, il est tout de même encadré par la réglementation. Ainsi, l’autoentrepreneur doit :
Le statut de l’auto-entreprise est un bon tremplin pour débuter une activité professionnelle. Il est même possible de l’exercer en parallèle d’une activité salariée. Quand le business prend de l’ampleur et que les plafonds de chiffre d’affaires sont atteints, le basculement vers le régime du réel est automatique.
De la même façon, si l’activité d’un travailleur indépendant exerçant en EI diminue pour passer sous les plafonds de CA, il pourra demander à basculer sous le régime de la micro.
Si pour des raisons fiscales, juridiques ou de convenance personnelle, le travailleur indépendant souhaite passer sous le statut de la SARL, de la SASU ou de toute autre personne morale, il devra créer une nouvelle entité. De ce fait, il reprendra la procédure de création d’entreprise de zéro et aura un numéro d’immatriculation différent.
À lire également : SASU ou Auto-entrepreneur : quel statut choisir ?
Depuis le 1er janvier 2023, les démarches ont été simplifiées et la création se fait en ligne via le guichet unique des formalités des entreprises, comme c’était déjà le cas pour les auto-entrepreneurs. Par défaut, vous dépendez d’ailleurs du régime micro, à moins de faire la demande du réel.
Vous remplissez donc le cerfa de demande d’immatriculation en ligne et vous devez joindre :
Le délai de traitement de votre demande est d’environ 8 jours.
Depuis la réforme du 1er janvier 2023, les démarches sont donc les mêmes que celles de la déclaration d’activité d’un travailleur indépendant exerçant en EI. Comme vu précédemment, en vous inscrivant sur le guichet unique des formalités des entreprises, vous êtes automatiquement affilié au régime de la micro-entreprise.
Bon à savoir : le travailleur indépendant exerçant en EI, de même que l’auto-entrepreneur, sont automatiquement affiliés au régime de la Sécurité sociale des indépendants (SSI). Depuis le 1er janvier 2020, c’est géré par la Sécurité sociale générale, comme c’est le cas pour la plupart des salariés.
Que votre activité vous conduise vers le statut d’auto-entrepreneur ou celui de travailleur indépendant, les embûches seront les mêmes. Pour un lancement d’activité réussi, il vous faudra rester vigilant :
Oui, le basculement entre les deux statuts se fait selon votre type d’activité et le niveau de votre chiffre d’affaires.
Encore une fois, tout dépend de votre volume d’activité. Vous pouvez peut-être commencer par un statut de micro-entreprise qui pourra évoluer avec l’accroissement de votre chiffre d’affaires.
En Entreprise Individuelle (EI) et en micro-entreprise, la Contribution à la Formation Professionnelle (CFP) est calculée différemment selon le régime fiscal choisi :
1. Pour le régime de la micro, la CFP est un pourcentage du chiffre d’affaires (CA) annuel hors taxes réalisé.
2. Pour le régime de l’EI, la CFP est calculée sur la masse salariale brute de l’entreprise.
Bon à savoir : les EI et micro-entrepreneurs n’ont pas d’obligation de formation professionnelle, mais ils peuvent bénéficier de formations financées par la CFP pour développer leurs compétences.
Toujours depuis le 1er janvier 2023, la procédure est simplifiée. Pour les 2 statuts, elle passe par le guichet unique des formalités des entreprises. Vous faites donc en ligne une déclaration de cessation d’activité en remplissant le formulaire cerfa 13905*04 et vous recevez votre attestation de radiation dans un délai d’environ une semaine.
Deux réformes ont modifié de façon significatives les deux statuts :
L’avantage dépend de votre situation :
Vous pouvez basculer d’un statut à l’autre en cours d’activité si vos plafonds de chiffre d’affaires changent ou si votre situation évolue.
Si, dans le langage courant, le travailleur indépendant est assimilé à l’entrepreneur individuel, ce n’est pas réellement le cas.Travailleur indépendant n’est pas un statut. Le travailleur indépendant est une personne qui exerce une activité économique à son compte, de manière indépendante. Quelqu’un qui n’est pas salarié. Son activité peut s’exercer sous différents régimes : micro, EI, EURL, SASU.
Par Margaux Arcaraz
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