Dernière mise à jour le 13 septembre 2024
Vous souhaitez vous lancer seul dans un projet entrepreneurial ? Vous avez entre autres la possibilité de mener votre activité en tant qu’auto-entrepreneur ou d’exercer en EURL. Mais entre ces deux statuts juridiques, lequel choisir ? Qu’est-ce qui les différencie ? Lequel est le plus adapté à votre modèle ? Comment être sûr de ne pas vous tromper ? Kandbaz vous conseille et vous détaille les caractéristiques de chacun d’eux, afin de vous permettre une décision éclairée entre EURL ou auto-entreprise.
Pour faire un choix judicieux entre EURL et auto-entrepreneur, il est important de connaître la définition de chacun de ces deux statuts.
Selon la loi n° 85-697 du 11 juillet 1985, l’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité limitée n’est autre qu’une société à responsabilité limitée (SARL) composée d’un seul associé. Dès lors, elle obéit aux mêmes règles qui régissent une SARL, à la différence de certains ajustements relatifs à son caractère unipersonnel. La responsabilité de l’associé unique est donc limitée au montant de ses apports dans le capital. Ce qui permet de protéger le patrimoine personnel de l’entrepreneur.
Le statut d’EURL s’adresse aux personnes physiques ou morales qui souhaitent créer une entreprise sans partenaire.
La première chose à savoir sur l’auto-entreprise ou micro-entreprise est qu’il ne s’agit pas d’une forme juridique. C’est plutôt un régime social et fiscal forfaitaire auquel est soumis un entrepreneur. Il concerne une personne physique qui crée ou possède une entreprise individuelle ayant des activités commerciales, artisanales ou libérales, et réalisant un chiffre d’affaires inférieur aux plafonds prévus par l’article 50-0 du Code Général des Impôts.
Plusieurs aspects de votre future vie d’entrepreneur sont à considérer avant de prendre votre décision.
Si vous débutez et que vous ne maîtrisez pas trop la direction que vous prenez, il est préférable de commencer en auto-entrepreneur en vous laissant la latitude d’évoluer vers un autre statut. Si vous savez d’entrée que votre business a un gros potentiel de développement et qu’il nécessite des investissements conséquents, le statut d’EURL sera plus adapté.
Le choix peut aussi se faire très simplement juste par rapport aux possibilités d’exercice de votre activité. Par exemple, certaines ne sont pas autorisées en auto-entreprise :
L’EURL présente beaucoup moins d’exclusions : débit de tabac, activités financières et d’assurances.
La micro-entreprise est limitée par des plafonds de chiffre d’affaires :
Si vos prévisions vont au-delà, il est préférable d’opter directement pour la constitution d’une EURL.
Le régime fiscal applicable en EURL diffère de celui de l’auto-entrepreneur. En effet, ce dernier jouit d’une fiscalité allégée.
L’auto-entrepreneur est soumis à l’impôt sur le revenu. De ce fait, il ne peut déduire ni charges ni amortissement du chiffre d’affaires pour diminuer la base d’imposition.
L’auto-entrepreneur a le choix entre deux options : le régime micro-fiscal ou prélèvement forfaitaire libératoire. Le premier repose sur les principes suivants :
Le second, quant à lui, permet à l’entrepreneur de s’acquitter en une seule fois l’impôt et les charges sociales.
Le régime fiscal d’une EURL dépend de la qualité de l’associé unique, que celui-ci soit une personne physique ou une personne morale. En principe, une EURL dont l’associé unique est une personne physique est soumise à l’impôt sur le revenu (IR). Mais lorsque l’associé unique est une personne morale, le régime fiscal applicable est l’impôt sur les sociétés (IS). Toutefois, un associé personne physique peut demander une imposition à l’IS dès la constitution de la société. Tandis qu’aucun changement de régime n’est autorisé pour une imposition à l’IS.
Des points de divergence sont aussi constatés sur le plan social. L’auto-entrepreneur bénéficie encore une fois d’un régime plus simplifié.
En micro-entreprise, l’auto-entrepreneur est soumis automatiquement au régime micro-social simplifié. Ce qui permet à l’entrepreneur de payer forfaitairement ses cotisations sociales. Le montant de ces dernières est calculé sur la base d’un taux forfaitaire appliqué au chiffre d’affaires. Au cas où celui-ci est nul, il n’y a pas de prélèvement.
Ces charges sociales incluent :
L’acquittement des charges sociales est différent dans le cadre d’une EURL. Le régime social applicable dépend de la qualité de l’associé unique.
S’il est gérant de l’EURL, il est rattaché au régime des travailleurs non salariés (TNS) ou à la Sécurité sociale pour les indépendants (SSI). Ses cotisations couvrent au moins la retraite de base, l’invalidité décès et les indemnités journalières.
Si l’associé unique œuvre au sein de l’entreprise, il est affilié à la SSI en tant que travailleur non salarié au même titre que le gérant associé unique. Dans le cas contraire, il ne bénéficie pas de protection sociale en tant qu’assimilé salarié.
Là où la responsabilité de l’auto-entrepreneur est illimitée, celle de l’associé unique de l’EURL se restreint à ses apports dans la structure.
Si vous souhaitez mesurer votre engagement financier et protéger vos biens, le statut de l’EURL sera le plus approprié.
Si vous préférez des procédures très allégées, l’auto-entreprise vous ouvre les bras. Que ce soit au niveau de la création ou de la gestion, les démarches sont beaucoup plus simples que celles qui incombent à une EURL.
Les obligations comptables de l’EURL et celles de l’auto-entrepreneur présentent quelques points de différence.
Comme toute société, l’EURL doit tenir une comptabilité régulière. Elle doit notamment :
La tenue de la comptabilité est beaucoup plus simple en micro-entreprise. L’auto-entreprise a seulement pour obligation d’alimenter un registre des dépenses et des recettes et de conserver toutes les pièces justificatives.
Aucune des deux solutions n’est parfaite, c’est à vous de comparer l’intérêt de chacune pour déterminer celle qui sera la plus avantageuse pour votre situation.
Bon à savoir : le statut d’auto-entrepreneur peut également être un frein à l’évolution de votre vie privée. La difficulté de valider un niveau de revenus stables et l’insuffisance de fiabilité peuvent par exemple limiter votre accès au logement, que ce soit en location ou en acquisition.
Les formalités pour créer une EURL sont bien plus lourdes que celles permettant de bénéficier du régime de la micro-entreprise.
Les formalités relatives à la création d’une EURL sont identiques à celles de la formation d’une SARL. Elles impliquent :
Pour devenir auto-entrepreneur, il suffit de faire une simple déclaration d’activité professionnelle. Gratuite, cette démarche doit être réalisée au Centre de Formalités des Entreprises (CFE) via le portail du guichet unique dès le lancement de l’activité. Elle permet à l’auto-entrepreneur d’obtenir un numéro SIREN.
Dans la mesure où la micro est une personne physique et l’EURL une personne morale, il n’est pas possible d’évoluer de l’un à l’autre. Il faut donc créer une EURL (statuts constitutifs, publication d’une annonce légale et transmission du dossier aux greffes du RCS pour demander l’immatriculation) et déclarer la cessation d’activité de l’auto-entreprise.
Le revenu de l’auto-entrepreneur correspond à son chiffre d’affaires après déduction des cotisations sociales forfaitaires dont il s’acquitte.
Le gérant de l’EURL, qui en est également l’associé unique, est TNS (Travailleur Non Salarié). Il décide de sa rémunération et paie des cotisations proportionnelles à son montant. Elle rentre dans les charges salariales et vient en déduction pour calculer le bénéfice de la société.
Bon à savoir : un gérant non associé, associé minoritaire ou égalitaire, pourrait profiter du statut de salarié. Dans le cas d’une EURL, ce n’est pas possible puisqu’il y a un seul associé, qui est forcément majoritaire, et qui est quasiment toujours le gérant.
On entend souvent à tort que l’auto-entreprise ne génère aucuns frais tant que l’on ne réalise aucun chiffre d’affaires. Avec ou sans flux, elle n’est pas complètement gratuite :
L’EURL n’est pas en reste sur les frais à anticiper :
Nous l’avons vu, les deux statuts sont envisageables pour une activité principale. Pour une activité complémentaire, à laquelle vous aurez logiquement moins de temps à consacrer, l’auto-entreprise sera plus adaptée.
Non. Ce serait concevable, pour des activités différentes, si le gérant de l’EURL était associé minoritaire. Par définition, c’est impossible puisque dans la grande majorité des cas, le gérant d’une EURL en est également l’associé unique (et donc détenteur de la totalité des parts).
Le statut d’auto-entrepreneur est avantageux si vous souhaitez démarrer facilement votre projet et que vous n’avez pas d’investissement important à faire. La simplicité est l’atout prépondérant du statut de micro-entrepreneur. Cependant, il a aussi un inconvénient majeur : des seuils en matière de chiffre d’affaires doivent être respectés. Vous ne pouvez pas prétendre à ce statut si votre chiffre d’affaires annuel dépasse en 2024 77 700 euros pour des activités libérales ou de prestation de service et 188 700 euros pour des activités de commerce. Le statut d’auto-entrepreneur ne convient donc pas à un projet destiné à se développer.
L’EURL est beaucoup plus flexible et plus sécurisante bien qu’elle implique de lourdes formalités. Ce statut a l’avantage de vous permettre de conserver votre autonomie tout en étant propice au développement de votre activité. Par ailleurs, fonder une EURL limite votre responsabilité des dettes professionnelles, protégeant ainsi vos biens personnels. Ce qui n’est pas le cas en micro-entreprise.
Les principales différences portent sur :
Il n’y a pas de réponse unique à cette question. Il faut se baser sur plusieurs critères, tels que :
Oui, il est possible de cumuler la micro-entreprise avec un autre statut, sous certaines conditions. Par exemple, un salarié peut exercer une activité de micro-entrepreneur en parallèle de son activité salariée.
Par Romain Laventure
Secrétaire Général de Kandbaz, en charge du pôle juridique, Administrateur du Synaphe (syndicat professionnel de l’hébergement d’entreprise)
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