Dernière mise à jour le 27 janvier 2022
Les chiffres de la Fédération Nationale des Business Angels ont indiqué que les business angels ont investi 16 millions € au premier semestre 2021. Pour les startups en création et en phase de démarrage, le financement des business angels constituent une grande opportunité. En effet, ce type d’investisseur apporte plus qu’une contribution financière, il apporte également son savoir-faire et un réseau personnel à l’entreprise qu’il finance.
Un business angel ou angel investor est un particulier qui investit une partie de son patrimoine dans une startup innovante et ambitieuse, à fort potentiel. Appelés également « investisseurs providentiels », les business angels français sont regroupés dans des réseaux ou associations telles que l’Association des France Angels, la Fédération Nationale des Business Angels ou encore France Angels. Cette dernière compte 72 réseaux répartis sur l’ensemble du territoire.
Les business angels sont l’un des principaux investisseurs auxquels les startups ont recours pour financer leur création ou leur phase de démarrage. En effet, en plus d’une participation financière, ils apportent aussi leur expérience, leur réseau et leur savoir-faire. Il faut savoir que les business angels sont des professionnels expérimentés (un chef d’entreprise, un directeur général, un ancien entrepreneur…). Leur participation dans le capital de l’entreprise augmente sa notoriété et sa crédibilité. Ainsi, l’obtention d’autres financements, notamment bancaires, est plus facile.
En principe, les business angels investissent dans des entreprises de 1 à 3 ans avec un chiffre d’affaires compris entre 50 000 € et 500 000 €. Cependant, dans 10 à 15 % des cas, ils soutiennent des entreprises en phase de lancement.
La majorité des business angels sont des hommes âgés entre 50 et 60 ans, mais ces dernières années, on a vu l’émergence de jeunes femmes entrepreneures désireuses de faire profiter leurs compétences et leurs carnets d’adresses à des jeunes entrepreneurs fougueux.
Les business ont un certain nombre de spécificités :
En principe, les business angels revendent leurs parts après 3 à 5 ans.
La France compte actuellement près de 12 500 business angels répartis en trois catégories :
Ils peuvent investir seuls ou en réseau.
Quel que soit leur profil, les business angels ont le même objectif : obtenir une plus-value sur le moyen terme. Pour ce faire, ils misent sur les projets rentables et viables sur le long terme. Ce ne sont donc pas toutes les jeunes pousses que ces investisseurs financent. Pour convaincre un business angel d’apporter son soutien, l’entrepreneur doit présenter un projet innovant qui correspond aux attentes des investisseurs. Un dossier doit être déposé composé de :
Si le dossier est présélectionné sélectionné, l’entrepreneur passera une évaluation orale sous forme de pitch devant un jury composé d’un réseau de business angel. Cet entretien durera environ 15 minutes. À l’issue de cet entretien, le dossier passera un « due diligence » afin de négocier les termes du financement. L’étape finale consiste à signer le pacte d’actionnaires.
À noter que ces étapes peuvent prendre des mois, généralement entre 6 à 9 mois.
Véritable booster d’opportunité, le business angel permet à l’entrepreneur d’accélérer son lancement et son développement. En effet, l’entrepreneur bénéficie de conseils précieux pour garantir la réussite de son projet sur le long terme. De plus, cet investisseur joue le rôle de garant personnel. Comme on l’a dit plus haut, sa participation dans le capital social met en confiance les autres investisseurs et les futurs partenaires. Obtenir un prêt bancaire se révèle alors plus facile. Puis grâce au réseau du business angel, l’entreprise est en relation avec de nombreux professionnels dans son secteur d’activités.
Par ailleurs, si le business angel participe au capital de l’entreprise, il n’a pas pour autant un droit de gestion. En revanche, il est associé activement à l’entreprise. Ainsi, il a un droit de regard sur certains aspects de la vie de l’entreprise, notamment son organisation. Proportionnellement à son apport, le business angel peut avoir un pouvoir de décision très important.
Ce n’est pas tout. Quand un business angel investit dans une jeune pousse, il espère rentabiliser son investissement le plus rapidement possible. Il peut donc mettre la pression sur l’entrepreneur pour optimiser le retour sur investissement.
Enfin, l’entrepreneur doit également prévoir une porte de sortie pour ces investisseurs. Rappelons que les business angels restent dans l’entreprise pendant environ 3 à 5 ans. Dans ce cas, l’entrepreneur doit penser à la revente de l’entreprise à un groupe ou à un fonds d’investissement. Ou alors, l’introduire en bourse.
Avant de faire appel à un business angel, l’entrepreneur a intérêt à solliciter toutes les autres sources de financement. En outre, il a également intérêt à se faire accompagner par des professionnels, car si le business angel est un « ange », il reste un investisseur. Sur le long terme, l’entrepreneur peut perdre son entreprise, non seulement en valeur, mais aussi en pouvoir.
Par Romain Laventure
Secrétaire Général de Kandbaz, en charge du pôle juridique, Administrateur du Synaphe (syndicat professionnel de l’hébergement d’entreprise)
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