Dernière mise à jour le 9 janvier 2023
Deux options s’offrent à l’entreprise pour gérer ses comptes : la comptabilité d’engagement et la comptabilité de trésorerie. Cette dernière est réputée pour la simplicité de sa mise en place et son coût moins onéreux. Cependant, elle ne peut être appliquée que par certaines entreprises. Qu’est-ce que la comptabilité de trésorerie ? Qui peut l’utiliser ? Ce dossier vous éclaire sur le principe de cette méthode comptable et les entreprises qui sont concernées.
La comptabilité de trésorerie est une méthode de comptabilisation qui repose sur les flux de trésorerie au cours de l’exercice. Elle consiste à enregistrer les encaissements et les décaissements, c’est-à-dire, les entrées d’argent et les sorties d’argent. Il s’agit donc de comptabiliser les montants perçus des ventes à chaque règlement d’un client et les montants déboursés à chaque paiement d’un fournisseur.
Contrairement à la comptabilité d’engagement, la comptabilité de trésorerie n’enregistre les créances et les dettes qu’à la clôture de l’exercice comptable. De ce fait, il convient d’enregistrer toutes les factures clients et les factures d’achat non payées à la date de la fin de l’exercice.
La comptabilité de trésorerie implique d’enregistrer les charges au moment où elles sont acquittées et de comptabiliser les produits à la date de leur paiement par les clients. Cette méthode de comptabilisation ne tient donc pas compte de la date de facturation ou de livraison d’un bien, mais celle où l’entreprise a perçu le montant d’une vente ou a payé un achat. Les opérations comptables sont consignées dans les journaux comptables en se référant au relevé bancaire et/ou au livre de caisse.
Tenir une comptabilité de trésorerie nécessite de classer les pièces comptables de manière chronologique. Pour faciliter la tâche au comptable, il convient de les regrouper par mois en plaçant le relevé bancaire en première page, suivi des justificatifs classés par ordre chronologique sur les pages suivantes. En simplifiant le traitement de la comptabilité, cette méthode permet de gagner du temps.
À noter que l’entreprise a pour obligation de saisir les opérations présentes sur le relevé bancaire dans un logiciel de comptabilité. Elle peut aussi confier sa comptabilité à un expert-comptable pour s’assurer de la conformité de ses comptes.
La comptabilité de trésorerie n’est praticable que par certaines entreprises. En effet, sa tenue est seulement autorisée aux :
Cette catégorie inclut les entreprises commerciales, artisanales ou industrielles qui sont assujetties au régime réel simplifié d’imposition. En principe, le plan comptable général préconise à ces dernières d’appliquer une comptabilité d’engagement qui consiste à comptabiliser les opérations à la date de facturation, même sans paiement.
Néanmoins, l’article L123-25 du Code de commerce leur donne l’autorisation à pratiquer la comptabilité de trésorerie, à condition de ne pas dépasser un certain seuil de chiffre d’affaires annuel (818 000 euros hors-taxes pour les activités commerciales et 247 000 euros pour les prestations de services).
La comptabilité de trésorerie s’applique de plein droit aux entreprises soumises au régime des BNC (Bénéfices Non Commerciaux) et qui sont assujetties à l’impôt sur le revenu. En général, il s’agit des structures qui réalisent des prestations de soins ou intellectuelles. Cette méthode de comptabilité concerne notamment :
La comptabilité d’engagement reste toutefois une option pour ces organisations.
L’application d’une comptabilité de trésorerie confère de nombreux avantages aux entreprises.
La comptabilité de trésorerie est simple et facile à tenir puisqu’elle se résume à enregistrer les encaissements et les décaissements dans l’ordre chronologique. Le nombre d’écritures comptables est assez limité, à raison d’un enregistrement pour chaque opération. Ce qui n’est pas le cas pour la comptabilité d’engagement où chaque opération aboutit à un double enregistrement : le premier à la date d’engagement et le second lors du paiement.
Par ailleurs, la comptabilité de trésorerie ne nécessite pas de procéder à des rapprochements bancaires ni d’élaborer des journaux supplémentaires. Pour comptabiliser les opérations, il suffit de se référer au relevé bancaire et/ou au brouillard de caisse.
Simple, la comptabilité de trésorerie est rapide à effectuer. Ce qui permet d’économiser du temps considérable. Le chef d’entreprise peut alors se concentrer sur l’essentiel de son métier.
En cas d’externalisation, la simplicité de la comptabilité de trésorerie minimise le temps de traitement de dossier par l’expert-comptable. Il en résulte une réduction des honoraires de ce professionnel.
Malgré ses avantages, la comptabilité de trésorerie présente aussi quelques inconvénients qui peuvent pénaliser l’entreprise. Le dirigeant doit les prendre en compte avant d’opter pour ce mode de comptabilité.
Dans la mesure où la comptabilité de trésorerie ne comptabilise que les encaissements et les décaissements en cours d’exercice, elle ne reflète pas la réalité financière de l’entreprise. Les informations dans les comptes sont incomplètes étant donné que les dettes et les créances ne sont pas recensées.
Par ailleurs, cette situation peut occasionner des problèmes au niveau de la gestion fiscale. L’entreprise ne peut pas déduire de son résultat les dépenses importantes qui ne sont pas payées à la fin de l’exercice. Par conséquent, elle ne peut pas prétendre à une diminution fiscale ou sociale significative.
Puisque les créances et les dettes sont omises au moment de leur acquisition, il n’est pas évident de suivre les clients en attente d’encaissement et les fournisseurs à payer. Pour éviter un tel désagrément, la mise en place d’une comptabilité de trésorerie doit impliquer l’élaboration d’un tableau de suivi des factures non réglées. Il est ainsi conseillé de s’équiper d’un logiciel de gestion de la facturation.
Par Romain Laventure
Secrétaire Général de Kandbaz, en charge du pôle juridique, Administrateur du Synaphe (syndicat professionnel de l’hébergement d’entreprise)
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