Dernière mise à jour le 3 septembre 2024
En tant qu’entrepreneur, vous avez certainement déjà entendu parler de l’EBITDA. C’est un excellent outil financier en matière de gestion d’entreprise. Les managers et les analystes financiers utilisent le calcul de cet indicateur pour évaluer la performance opérationnelle d’une entreprise. De quoi s’agit-il exactement ? Comment le calculer et interpréter les résultats ? Quelle est la différence entre l’EBITDA et l’EBE ? Kandbaz vous apporte toutes les réponses à ces questions.
EBITDA est l’acronyme de « Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation, and Amortization ». En français, il se traduit par « Bénéfice Avant Intérêts, Impôts et Amortissements, donnant le signe « BAIIA ». Cependant, les entreprises françaises utilisent beaucoup plus le sigle EBITDA dans le cadre de la communication financière.
L’EBITDA est un indicateur financier qui permet de mesurer la rentabilité financière brute du cycle d’exploitation, sans tenir compte de sa politique de financement, de sa politique d’investissement et de ses obligations fiscales. Il correspond au revenu généré par l’activité avant la soustraction des intérêts, des impôts, des dotations aux amortissements et des provisions sur immobilisations.
L’EBITDA présente également des similitudes avec un autre indicateur : l’EBIT (Earnings Before Interest et Taxes). Ce ratio permet de mesurer le résultat des activités d’exploitation en prenant en compte les provisions et amortissements. Il est calculé indépendamment des frais d’intérêts et des impôts.
L’EBIT se calcule en soustrayant l’EBITDA des dotations aux amortissements et provisions, soit :
EBIT = EBITDA – dotations aux amortissements et aux provisions pour dépréciation d’actifs
On peut également le calculer de la manière suivante :
EBIT = résultat net + charges d’intérêts + impôts et taxes +/– produits et charges exceptionnels
Originaire des États-Unis, l’EBITDA est souvent confondu avec son équivalent français : l’EBE (Excédent Brut d’Exploitation). Pour rappel, l’EBE est un ratio financier qui permet d’apprécier la rentabilité dégagée par le cycle d’exploitation de l’entreprise. Ce solde intermédiaire de gestion donne un aperçu du niveau de richesse créée par une activité opérationnelle au cours d’une période définie. Il correspond au cash-flow de l’entreprise.
Les banques et les investisseurs prennent en considération le calcul de l’EBITDA et l’EBE pour analyser la rentabilité d’une entreprise, notamment celle en phase de création. Ils se réfèrent à ces ratios pour décider de lui accorder ou de lui refuser un financement.
Les deux indicateurs présentent néanmoins quelques nuances. En effet, le calcul de l’EBE exclut la participation des salariés tandis que celle-ci est déduite de l’EBIDTA. De même, l’EBIDTA inclut les produits et charges exceptionnelles alors que ces derniers ne sont pas pris en compte dans le calcul de l’EBE. Enfin, l’EBITDA fait abstraction des provisions d’exploitation alors que l’EBE les intègre dans son calcul.
De nombreuses entreprises ont recours au calcul de l’EBITDA pour évaluer leurs performances financières. Cet indicateur permet de mettre en évidence la création de richesse de l’entreprise et de la comparer avec celle des acteurs se trouvant dans le même secteur d’activités.
Grâce à l’EBITDA, les dirigeants ont une vision précise sur la qualité d’exploitation de l’entreprise. Cet indicateur leur permet d’établir la rentabilité du cycle d’exploitation, mais aussi de connaître le positionnement de l’entreprise dans son domaine d’activité. Il donne par ailleurs des informations sur les flux de trésorerie. Cet outil est d’une aide précieuse pour mieux gérer les charges d’exploitation.
Le calcul de l’EBITDA intervient également dans le cadre d’une cession d’entreprise en permettant de déterminer le prix de cession. Les repreneurs d’affaires s’en servent pour estimer le retour sur investissement.
Les investisseurs ont souvent recours à l’EBITDA pour affiner leurs choix d’investissement. Effectivement, bien que deux entreprises se trouvant sur un secteur identique réalisent un chiffre d’affaires équivalent, elles ne dégagent pas le même bénéfice. Chacune a en effet ses taux d’imposition selon la région économique. Calculé indépendamment des variables financiers et fiscaux, l’EBITDA offre ainsi une meilleure comparabilité des performances des entreprises.
Les banques et les établissements de crédit se réfèrent à l’EBITDA pour évaluer la capacité de remboursement d’une entreprise. Pour ce faire, ils s’appuient sur le calcul du ratio Dette/EBITDA. Un ratio supérieur à 3 signifie un endettement très élevé ou un EBITDA faible, laissant ainsi conclure une difficulté de remboursement.
Simple à calculer et à comprendre, même pour les non-initiés, l’EBITDA est devenu un réel outil de gestion pour le chef d’entreprise :
Le calcul de l’EBITDA efface l’impact des décisions fiscales (impôts), financières (intérêts) et comptables (dépréciations et amortissements). Ainsi, il permet de mesurer la performance opérationnelle de l’entreprise et donc sa capacité à générer du résultat à partir de ses opérations courantes. Il aide également à estimer les futurs flux de trésorerie. Ce sont deux notions fondamentales pour l’évolution de la performance et la pérennité de l’activité.
L’EBITDA mesure la rentabilité brute du cycle d’exploitation. Son calcul sert de base de négociation dans les opérations de fusions, d’acquisitions, de prises de participation ou d’augmentation de capital.
Cependant, ce n’est qu’un indicateur partiel qui ne doit pas être utilisé seul. Par exemple, il ne tient pas compte des investissements et ne reflète donc pas la situation réelle de trésorerie.
La détermination de l’EBITDA se base sur des données issues du compte de résultat. Celui-ci peut s’effectuer périodiquement, soit mensuellement, trimestriellement ou annuellement à la clôture de l’exercice comptable.
Pour calculer l’EBITDA, vous avez le choix entre deux techniques :
Quelle que soit la formule utilisée, les résultats obtenus sont identiques.
Cette méthode de calcul repose sur le résultat net comptable. L’EBITDA s’obtient par la formule :
EBITDA = résultat net comptable + charges d’intérêts + charges d’impôts et taxes + dotations aux amortissements et provisions
Dans cette méthode, l’EBITDA se calcule à partir du chiffre d’affaires de l’entreprise. On utilise la formule :
EBITDA = CA hors taxe – achats – charges externes – charges de personnel – autres charges
Un EBITDA positif montre un cycle d’exploitation de l’entreprise rentable. Autrement dit, le processus de production de l’entreprise crée de la valeur, lui permettant ainsi de gagner de l’argent. Notez toutefois qu’un EBITDA positif ne signifie pas forcément que l’entreprise est bénéficiaire sur l’ensemble de son modèle économique. Elle l’est seulement sur le cash-flow, c’est-à-dire, sur sa chaîne de production et de vente.
Un EBITDA négatif, quant à lui, est mauvais signe. Il sous-entend que le cycle d’exploitation n’est pas profitable. En d’autres mots, l’activité de l’entreprise ne génère aucune création de valeur. Il est donc indispensable de prendre des mesures correctives pour que l’entreprise ne tombe pas en faillite.
Nous l’avons vu, l’EBITDA ne tient pas compte d’éléments qui sont indispensables pour évaluer la performance financière d’une entreprise. De plus, ce n’est pas un ratio comptable normé. Cela signifie que son mode de calcul peut varier (contrairement à l’EBE par exemple). Ainsi, son résultat peut être manipulé et ne plus refléter la réalité.
Les stratégies d’optimisation de l’EBITDA sont les mêmes que celles qui permettent d’améliorer sa rentabilité ou son niveau de trésorerie.
Deux possibilités :
Les possibilités sont vastes, le dirigeant doit étudier chaque poste et identifier les points d’amélioration :
Le bénéfice net est le résultat final, il intègre tous les coûts, y compris les intérêts et les impôts. Il est moins efficace pour évaluer la performance d’une entreprise, car il peut être faussé, notamment par une charge ou un produit exceptionnel, ce qui n’est pas le cas de l’EBITDA.
La marge d’EBITDA correspond au bénéfice d’exploitation de l’entreprise. Exprimé en pourcentage, cet indicateur représente la part de l’EBITDA sur le chiffre d’affaires total.
Connaître la marge d’EBITDA est essentiel pour mesurer l’impact des coûts d’exploitation sur les recettes obtenues de l’activité opérationnelle.
Ce ratio financier se calcule de la manière suivante :
Taux de marge d’EBITDA = (EBITDA/CA) x 100
Plusieurs cas de figure :
Il n’a pas d’exact équivalent, mais pour ce qu’il sert à identifier, on peut s’intéresser :
Il est peu probable d’en tirer des éléments fiables. Selon les activités, les normes sont différentes, ainsi que les cycles de vie des actifs. Dans ce contexte, la marge d’EBITDA sera plus adaptée.
Il est utile pour tout type d’entreprise. Cependant, son calcul sera plus pertinent pour celles qui réalisent de gros investissements et qui ont donc des amortissements conséquents, et pour celles qui ont des résultats très fluctuants car l’EBITDA permettra de les lisser.
Non. Même s’il est un bon indicateur de sa santé financière, il ne suffit pas. D’autres ratios entrent en ligne de compte ainsi que des facteurs conjoncturels externes sur lesquels il est difficile d’agir. Ils peuvent sauver la situation, comme la condamner.
Par Romain Laventure
Secrétaire Général de Kandbaz, en charge du pôle juridique, Administrateur du Synaphe (syndicat professionnel de l’hébergement d’entreprise)