Dernière mise à jour le 27 janvier 2022
Selon l’article 1844-7 du Code civil, la réalisation ou l’extinction de l’objet social d’une société entraîne sa dissolution de plein droit. Défini par les statuts, l’objet social permet à la société d’exister légalement. En principe, lorsqu’il s’éteint, la société s’éteint également. Sauf décision des associés de changer l’objet social.
L’objet social définit l’activité de la société. Selon la loi, il doit être possible, licite et large. Plus généralement, il doit être :
À l’activité principale, le créateur peut indiquer que la société peut exercer toutes les opérations se rattachant directement ou indirectement à l’activité principale. Et ce, en ajoutant la mention « et plus généralement, toutes opérations, de quelque nature qu’elles soient, juridiques, économiques et financières, civiles et commerciales, se rattachant à l’objet sus-indiqué ». Cela permet entre autres choses d’éviter la réalisation ou l’extinction de l’objet social trop tôt, mettant fin en principe à la vie de la société.
Lorsque cette situation se présente, les associés doivent se réunir pour statuer sur l’avenir de la société. Ils ont alors deux choix :
Dans les deux cas, des formalités lourdes et onéreuses sont à prévoir.
L’extinction de l’objet social nécessite la modification de l’objet social si les associés souhaitent que la société continue ses activités. Cette modification peut s’opérer avec un changement de l’activité précédente ou sa continuation.
L’objet social est une mention obligatoire dans les statuts. Son changement entraîne ainsi une modification statutaire. Dans les sociétés de capitaux comme les SAS, les SARL ou les SA, cette démarche relève de la compétence de l’assemblée générale extraordinaire. Exceptionnellement, en SAS, les statuts peuvent conférer au président ou à un autre organe le pouvoir de modifier l’objet social.
Il appartient au dirigeant de convoquer les associés à la réunion au cours de laquelle ils définiront le nouvel objet social.
Un procès-verbal d’AGE est rédigé à l’issue de la réunion mentionnant :
Une fois la résolution votée, les statuts doivent être modifiés en conséquence par les asociés pour être conforme à la nouvelle réalité de la société. Pour cela, il suffit de remplacer la mention de l’ancien objet social dans l’article concerné par la nouvelle.
Le dirigeant doit ensuite ajouter la mention « certifiés conformes » sur la première page des statuts et le signer.
Cette formalité doit être réalisée dans le mois qui suit l’assemblée générale extraordinaire. Elle permet d’informer les tiers du changement intervenu dans la vie de la société.
Pour être opposable, l’avis doit contenir les informations obligatoires suivantes :
Un dossier composé du formulaire M2 rempli et signé par le dirigeant doit être déposé au centre de formalités des entreprises compétent ou directement auprès du greffe du tribunal de commerce. Et ce, dans un délai d’un mois après l’assemblée générale extraordinaire.
Les pièces justificatives suivantes devront être jointes au dossier :
Si les associés ne souhaitent pas modifier l’objet social, la dissolution-liquidation est inévitable. Pour ce faire, plusieurs formalités doivent être réalisées.
L’assemblée générale extraordinaire des associés est l’organe compétent pour voter la dissolution. Les conditions de quorum et de majorité dépendent du statut juridique de la société.
Un PV doit être rédigé à l’issue de cette assemblée générale extraordinaire. Ce document doit entre autres mentionner la décision de dissolution, l’adresse de liquidation ainsi que l’identité du liquidateur et ses missions.
À compter de cette date, tous les documents et actes émis par la société doivent porter la mention « société en liquidation » et indiquer le nom du liquidateur. Par ailleurs, les fonctions du dirigeant prennent fin.
Le liquidateur peut être le dirigeant lui-même, un associé ou un tiers. Il est possible de nommer plusieurs liquidateurs.
L’avis doit être publié par le représentant légal de la société dans un délai d’un mois à compter de l’assemblée générale extraordinaire. Outre les informations générales sur la société, l’avis doit également contenir :
Le dossier comprendra les pièces suivantes ;
Dans un délai de trois ans à compter de la dissolution de la société, le liquidateur doit :
Par Romain Laventure
Secrétaire Général de Kandbaz, en charge du pôle juridique, Administrateur du Synaphe (syndicat professionnel de l’hébergement d’entreprise)
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