Dernière mise à jour le 21 février 2022
Légalement, les autoentrepreneurs n’ont pas l’obligation de signer des contrats d’assurances, à l’exception des professions réglementées. Dans ce cas, la souscription à certaines assurances est obligatoire.
Toutefois, comme tout professionnel, l’autoentrepreneur encourt des risques dans le cadre de l’exercice de son activité. L’assurance constitue une aide pour supporter les dommages causés ou subis et garantir la continuité de l’activité.
Pour rappel, en tant qu’entrepreneur individuel, l’autoentrepreneur a des responsabilités illimitées.
Dans certains cas, l’assurance peut être une obligation pour un auto-entrepreneur. En effet, elle peut être imposée par la loi ou par les textes qui encadrent l’activité. C’est pourquoi il est primordial de se renseigner auprès de l’organisation professionnelle à laquelle son activité est rattachée. Mais aussi de se renseigner auprès des chambres de commerce et de l’industrie (CCI) ou des chambres des métiers et de l’artisanat (CMA).
À noter que depuis loi relative à l’artisanat, au commerce et aux TPE du 18 juin 2014, les autoentrepreneurs dont leur activité leur impose de souscrire à une assurance professionnelle doivent indiquer sur leurs factures et leurs devis :
Même si l’autoentrepreneur n’a pas l’obligation de s’assurer, il lui est conseillé de souscrire à certaines assurances, car il reste responsable :
Dans ce cas, il faudra se poser quelques questions.
En tout cas, voici les assurances obligatoires pour certaines catégories d’autoentrepreneurs et celles qui sont fortement conseillées pour les autoentrepreneurs qui n’ont pas l’obligation de souscrire à une assurance professionnelle.
L’autoentrepreneur doit s’assurer sur trois points :
Il existe plusieurs assurances auxquelles l’autoentrepreneur peut souscrire.
Cette assurance couvre tous les dommages causés à des tiers pendant la réalisation de la prestation et après la livraison d’un produit défectueux.
Elle est obligatoire pour les activités suivantes :
À noter que cette liste est non exhaustive.
Elle est obligatoire pour tous les professionnels du bâtiment : entrepreneur, lotisseur, promoteur immobilier, maître d’œuvre, architecte, bureau d’étude, ingénieur-conseil et technicien.
La garantie décennale ou assurance de responsabilité civile décennale couvre les dommages qui peuvent affecter l’ouvrage pendant 10 ans après la livraison du chantier et le rendre impropre à son objet.
Bon à savoir : l’autoentrepreneur a l’obligation de remettre au maître d’ouvrage ou à son client — avant le début du chantier — un justificatif de souscription à la garantie décennale.
Elle est obligatoire quand l’exercice de l’activité nécessite d’utiliser un local dédié. L’assurance multirisque professionnelle couvre les frais de réparation ou de remplacement des matériels en cas de sinistre : inondation, tempête, catastrophe naturelle, incendie, explosion, actes de vandalisme, vol, etc.
Si l’activité est exercée au domicile de l’autoentrepreneur, il devra également souscrire à une assurance multirisque professionnelle ou étendre les garanties de son assurance habitation.
Elle intervient en cas de sinistre occasionnant un arrêt de l’activité. À ce titre, elle prend en charge les charges fixes de l’autoentreprise (loyer, intérêts d’emprunt…) ainsi que les frais de location d’un nouveau local jusqu’à ce que la rénovation de l’ancien soit terminée. Et ce, pour pouvoir continuer à honorer les commandes.
En somme, l’assurance perte d’exploitation permet à l’autoentreprise de limiter les conséquences du sinistre sur son activité et sa situation financière. Elle peut être souscrite en complément d’une assurance multirisque.
Cette assurance n’est pas obligatoire pour un autoentrepreneur, mais reste conseillée, notamment pour ceux qui exercent une activité dont les risques de conflit avec un client ou sa famille sont élevés.
Dans ce cas, la protection juridique :
Parmi les activités dont l’assurance de protection juridique est vivement conseillée : les traiteurs, les professionnels de l’évènementiel, les chauffeurs de taxi, les guides touristiques, les moniteurs de ski, etc.
La protection juridique peut être souscrite dans un contrat spécifique ou intégrée dans une assurance multirisque.
Elles permettent d’assurer les locaux, les matériels, les véhicules, les stocks de marchandises, etc.
Si l’autoentrepreneur utilise un véhicule dans le cadre de son activité ou transporte des personnes ou des matériels de valeur, il a l’obligation légale de souscrire à une assurance automobile.
Cette garantie couvre :
Elle concerne les accidents de travail, la prévoyance, la retraite, l’assurance décès et la perte d’emploi.
La prévoyance est facultative dans la mesure où depuis 2017, les autoentrepreneurs bénéficient d’une prise en charge journalière en cas d’arrêt de travail pour maladie professionnelle. Mais pour les professionnels libéraux, la garantie « indemnités journalières » est particulièrement recommandée, car elle permet de maintenir le salaire en cas d’accident de travail ou de maladie professionnelle.
Par Romain Laventure
Secrétaire Général de Kandbaz, en charge du pôle juridique, Administrateur du Synaphe (syndicat professionnel de l’hébergement d’entreprise)
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