Dernière mise à jour le 27 septembre 2022
Un arrêt momentané relativement long des activités de votre SAS (Société par actions simplifiée) s’impose ? Pourtant, vous n’avez pas encore envie de la céder ni de la dissoudre ? La solution la plus judicieuse est de la mettre en sommeil. Avoir une bonne connaissance de ces procédures pour ne pas en abuser et faire de faux pas demeure nécessaire. Avant de s’y engager, il faut s’informer sur ce sujet. Pourquoi et comment mettre une SAS en sommeil ?
La mise en sommeil d’une SAS signifie l’arrêt de son activité durant une période de deux ans au maximum. Cet arrêt ne nécessite pas de procédure de dissolution et de liquidation de la société, car elle est temporaire. Il ne faut donc pas confondre la mise en sommeil avec la dissolution. Cette dernière consiste à cesser de manière définitive les activités de la SAS. Toutefois, si vous procédez à une mise en sommeil de votre SAS, vous devez procéder de la manière suivante :
Mettre une SAS en sommeil ne signifie pas que tout s’arrête définitivement. La société continue son fonctionnement, surtout sur le plan administratif. Les responsables d’une SAS mise en sommeil doivent encore remplir les obligations suivantes :
Toutefois, le dirigeant d’une SAS sera exonéré de sa TVA. Ainsi, il n’y aura plus de déclaration à effectuer sur aucune période (mensuelle, trimestrielle ou semestrielle).
Pour mettre en sommeil une SAS, vous devez suivre les étapes suivantes :
Il faut prévoir les frais de la mise en sommeil de votre SAS : le frais de greffe et celui de la publication par un journal d’annonces légales.
Comme nous l’avons vu, la mise en sommeil d’une SAS est temporaire. Elle dure au maximum deux ans. Une fois ce délai expiré, vous devez procéder au levé de la mise en sommeil. Il y a deux manières de l’envisager : soit votre SAS reprend son activité, soit vous procédez à sa dissolution.
À la fin de la période de la mise en sommeil, les dirigeants et les associés de la société peuvent relancer les activités de cette dernière. Ils procèdent alors à la levée de la mention de mise en sommeil de leur entreprise. Pour cela, ils doivent déposer auprès du greffe un dossier contenant les pièces suivantes
Notez qu’il y a des frais à prévoir pour cette procédure. En cas de dépassement du délai de mise en sommeil de deux ans, votre SAS sera sanctionnée. Elle sera radiée d’office. La reprise des activités après une telle sanction est encore plus coûteuse.
À la fin de la mise en sommeil, vous pouvez aussi mettre fin définitivement à l’activité de votre SAS. Vous passez alors à sa dissolution et sa liquidation. Il faut savoir qu’il ne faut pas mettre votre SAS à cause d’un problème financier, comme un état de cessation de paiement. Il faut bien réfléchir sur ses avantages et sur ses inconvénients. En cas de problème financier, il vaut mieux choisir d’autres solutions. Il y a de nombreuses aides aux sociétés en difficulté comme le mandat ad hoc, la conciliation, les procédures collectives, etc.
Mettre une SAS en sommeil permet d’éviter qu’elle ne soit effacée des registres légaux. Le dirigeant et ses associés n’ont aucun avantage à tirer de cette procédure s’ils n’ont pas l’intention de réactiver leur société plus tard. Effectivement, elle est inactive économiquement et ne génère plus de revenus. Pourtant, sur le plan juridique, elle existe encore. Mettre une SAS en sommeil ne présente donc un avantage pour vous que dans la perspective d’éviter une radiation du registre des commerces et des sociétés et d’une réactivation. Cette dernière vous permettra de vous relancer dans d’autres projets ou de reprendre votre précédente activité.
La mise en sommeil se fait généralement au sein d’une société récente ou d’une société en fin de vie. Pour une jeune société, mettre en sommeil la SAS permet la création d’une société qui sera tout de suite opérationnelle. Cela évitera les attentes causées par la procédure d’immatriculation. Pour une société ancienne, c’est une manière d’entamer une transition vers une autre activité.
En somme, mettre en sommeil une SAS permet un gel temporaire de l’exploitation de l’activité de la société. Cette procédure ne met pas fin à l’existence de l’entreprise. Elle a des avantages si la mise en sommeil est volontaire et effectuée en vue d’une prochaine reprise. Les dirigeants ont encore des obligations comptables, fiscales, sociales et juridiques.
Par Romain Laventure
Secrétaire Général de Kandbaz, en charge du pôle juridique, Administrateur du Synaphe (syndicat professionnel de l’hébergement d’entreprise)