Dernière mise à jour le 27 janvier 2022
L’autoentrepreneur ou microentrepreneur a l’énorme avantage de bénéficier d’une comptabilité allégée. Toutefois, comme tout entrepreneur, il est soumis à certaines obligations comptables dont le non-respect est puni par la loi.
Quelles sont ces obligations ? Les réponses dans les lignes qui suivent.
La microentreprise possède deux livres de compte :
Les chiffres enregistrés sur ces deux livres ne sont pas modifiables, le microentrepreneur ne peut donc pas utiliser un fichier Excel. En revanche, il a le choix entre différents documents :
Le livre de recettes détaille les recettes générées par la microentreprise. Il doit être tenu de façon ordonnée et être chronologique (mis à jour tous les jours). Ainsi, dès qu’un client a effectivement payé la prestation ou le service, l’opération doit être inscrite dans le livre de recettes.
Dans les détails, l’autoentrepreneur doit mentionner dans ce document comptable les informations suivantes :
En principe, le livre de recettes prend la forme d’un tableau.
La tenue d’un registre des achats est obligatoire pour les microentrepreneurs dont l’activité consiste à la vente de marchandises, fournitures et denrées à consommer sur place ou à emporter. Mais aussi pour les microentrepreneurs qui fournissent des prestations d’hébergement.
Le registre des achats récapitule l’ensemble des achats et des dépenses engagés chaque année pour la réalisation de l’activité de l’autoentrepreneur.
Comme le livre de recettes, le registre des achats doit aussi mentionner les informations suivantes :
Grâce à la récapitulation des dépenses, l’autoentrepreneur peut facilement calculer le montant de ses charges annuelles. Et donc, évaluer si la microentreprise est en bonne santé.
À noter que le registre des achats doit être présenté à l’administration en cas de contrôle fiscal.
Bon à savoir : la non tenue de livres de recettes ou de registres des achats expose le microentrepreneur à des sanctions fiscales. Il en est de même si l’un de ces documents comptables est incomplet.
Le microentrepreneur doit déclarer son chiffre d’affaires à l’URSSAF, soit tous les mois, soit tous les trois mois. S’il n’a pas réalisé de chiffre d’affaires, le microentrepreneur doit simplement mentionner 0 € pour la période concernée.
Cette déclaration a un double objectif :
La déclaration du chiffre d’affaires de la microentreprise se fait via le formulaire 2042 — C-Pro. Il s’agit d’un feuillet annexe à la déclaration de revenus du foyer fiscal. Elle se fait en ligne, en même temps que la déclaration de revenus.
Attention, une pénalité de 50 € pour chaque déclaration manquante est appliquée en cas de non-déclaration du chiffre d’affaires. Le microentrepreneur peut régulariser sa situation en fin d’année, à défaut, il sera taxé d’office sur une base majorée. Ce qui peut entraîner la perte du régime de la microentreprise.
Conformément aux règles communes de facturation, pour chaque vente ou prestation réalisée, le microentrepreneur doit remettre à son client une facture.
La facturation suit un formalisme strict auquel l’autoentrepreneur doit se conformer. À ce titre, chaque facture doit mentionner les informations obligatoires suivantes :
Attention, le manquement ou les erreurs sur la facturation exposent à des amendes qui peuvent être très lourdes.
L’autoentrepreneur a l’obligation conserver les pièces et documents comptables pendant 10 ans après la clôture de l’exercice comptable.
Ces documents concernent :
Depuis 2015, l’ouverture d’un compte bancaire dédié est obligatoire pour tout autoentrepreneur qui réalise un chiffre d’affaires supérieur à 10 000 € pendant deux années consécutives.
Ce compte dédié servira à :
Dans certains cas, l’autoentrepreneur est soumis à des obligations comptables supplémentaires.
Le microentrepreneur doit tenir une comptabilité pour chaque catégorie d’activité. Il doit regrouper dans le livre de recettes le chiffre d’affaires de chaque activité. Par contre, il ne transmettra qu’une seule déclaration de chiffre d’affaires.
Pour rappel, l’exercice de plusieurs activités n’augmente pas les seuils de chiffre d’affaires imposés par la loi.
En plus de ces obligations comptables le microentrepreneur sous le régime d’EIRL doit également effectuer chaque année une actualisation de la déclaration d’affectation de patrimoine. Pour ce faire, il doit remplir un relevé d’actualisation du patrimoine affecté au 31 décembre et le déposer au même registre auprès duquel la déclaration initiale avait été déposée.
Par Romain Laventure
Secrétaire Général de Kandbaz, en charge du pôle juridique, Administrateur du Synaphe (syndicat professionnel de l’hébergement d’entreprise)
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