Dernière mise à jour le 24 février 2023
Dès lors qu’une société relevant du secteur privé embauche des salariés, elle est tenue par la loi de réaliser une déclaration sociale nominative ou DSN. Cette procédure totalement dématérialisée s’effectue chaque mois, à partir du bulletin de salaire et à destination de divers organismes de protection sociale. Mais alors, la déclaration sociale nominative, qu’est-ce que c’est exactement ? À quoi sert-elle ? Comment la concrétiser ? Les réponses dans cet article !
La déclaration nominative sociale ou DSN est une déclaration mensuelle obligatoire qui se réalise en ligne, notamment à partir du logiciel de paie. Elle fait figurer deux types d’informations, à savoir : les données concernant la paie de chacun des salariés et les évènements relatifs aux périodes d’activité du salarié qui ont impacté la fiche de paie. Ces derniers peuvent s’agir d’un arrêt maladie, d’un congé de maternité, d’un accident de travail, d’une fin de contrat, etc.
La DSN concerne toutes les entreprises employant des salariés dans le secteur privé, et ce, qu’elles relèvent du régime général ou du régime agricole. Toutefois, il existe quelques exceptions. Les professionnels suivants ne sont d’ailleurs pas tenus de remplir cette déclaration :
Il est à noter que la DSN doit être produite par numéro de Siret, c’est-à-dire l’identification d’un établissement, et non par numéro Siren, qui lui est une identification d’une entreprise. En ce sens, le nombre de DSN effectuée doit être égal au nombre d’établissements que possède une entreprise.
Destinée aux différents organismes sociaux, la déclaration sociale nominative sert à informer ces derniers des données relatives aux salariés des entreprises concernés, notamment leurs activités et leurs rémunérations. Lesdits organismes sociaux sont le Pôle emploi, l’URSSAF, la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), les organismes de protection sociale complémentaire, les CAF, l’INSEE, le service des impôts, etc.
Mais la DSN permet aussi de calculer et de régler l’ensemble des cotisations sociales que les entreprises doivent à ces organismes.
Compte tenu de ses utilités, la déclaration sociale nominative remplace alors la transmission de certaines autres déclarations évènementielles ou périodiques ainsi que certaines formalités administratives. Elle se substitue entre autres à :
Comme indiqué plus haut, la déclaration sociale nominative s’effectue entièrement en ligne. Pour cela, l’entreprise concernée doit être préalablement inscrite sur le site internet net-entreprises.fr, si elle relève du régime général et sur le site de MSA (mutualité sociale agricole) pour celle sous le régime agricole.
Cette opération nécessite l’utilisation d’un logiciel de paie compatible à la DSN. Effectivement, c’est celui-ci qui convertit les données indiquées sur le bulletin de salaire en données DSN. Dans le cas où l’entreprise ne possède pas un logiciel de paie, elle peut recourir à d’autres services tels que le titre emploi service entreprise (TESE), Izilio, ou Chèque emploi associatif (CEA) selon son régime et son domaine.
La déclaration sociale nominative peut être réalisée par :
Il s’avère également possible de combiner ces deux options. Dans ce cas de figure, l’employeur assure une partie de la déclaration sociale nominative et un tiers s’occupe du reste.
La déclaration sociale nominative se fait tous les mois. Plus précisément, elle doit être accomplie avant le 5 du mois si l’entreprise emploie au moins 50 salariés et que ces derniers reçoivent leurs salaires au cours du même mois que la période de travail. Pour les restes, elles se trouvent dans l’obligation d’effectuer la déclaration avant le 15 du mois.
Après le dépôt de la DSN, la société émettrice aura droit à des retours. Les organismes sociaux indiqueront entre autres si le document est conforme aux normes ou doit subir quelques modifications pour être validé. Si tel est le cas, ils transmettront un compte-rendu des anomalies, appelé compte-rendu métier ou CRM, via l’outil baptisé « Suivi DSN » mis en place par l’URSSAF sur le tableau de bord. L’entreprise pourra ainsi produire une déclaration sociale nominative en bonne et due forme en suivant les conseils indiqués. Elle dispose d’un délai d’un mois pour achever la rectification.
La non-transmission de la déclaration sociale nominative donne lieu à une pénalité d’un montant de 18,33 euros par salarié. En cas de retard, ce montant peut grimper à 55 euros par salarié et par mois de retard (ou par fraction de mois de retard). La pénalité ne peut pas excéder 5 499 euros par entreprise par an si le retard est inférieur ou égal à 5 jours. Notez toutefois qu’il est possible de faire annuler les pénalités de retard. Pour ce faire, la société concernée doit remplir quatre conditions qui sont les suivantes :
Par ailleurs, l’inexactitude des informations mentionnées dans la déclaration entraine aussi des sanctions si elles ne sont pas régularisées dans les 30 jours suivant le signalement des organismes sociaux. Si l’entreprise a par exemple déclaré des rémunérations erronées, elle est passible à une pénalité de 36,66 euros par salarié. Un autre cas qui peut également se présenter : la transmission des fausses informations sur les salariés. Là, la société est tenue de payer une pénalité d’un montant de 12,10 euros.
Par Romain Laventure
Secrétaire Général de Kandbaz, en charge du pôle juridique, Administrateur du Synaphe (syndicat professionnel de l’hébergement d’entreprise)
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